
La batterie de Merville se situe sur la rive
est de l'embouchure de l'Orne. Nuit
du 6 Juin 1944 Un peu
après 23 heures le 5 Juin, les premiers "Albermale" emportant
les éclaireurs du 9ème bataillon, the parachute regiment décollèrent
d'angleterre en direction de la côte française. Leur mission : une
partie devait sauter sur la DZ "V" afin de préparer le rendez-vous du bataillon
tandis que l'autre groupe devrait se rendre à la batterie de Merville,
effectuer une reconnaissance et dégager un chemin à travers les
champs de mines pour permettre l'attaque de la batterie par le bataillon.
A 00h20 le 6 Juin les premiers éléments sautèrent au dessus
de la france. Un vent violent, des conditions atmosphériques mauvaises
et la Flak allemande, obligeant les pilotes des "Albermale" à
des manoeuvres d'évasion, firent que les hommes furent dispersés
un peu partout aux alentours de la DZ "V". Une dizaine se posa sur la DZ et les
pathfinders purent la marquer avec les deux seules balises restant en service.
Le groupe de reconnaissance se posa correctement et se dirigea vers la batterie.
A 00h30 une vague de 100 bombardiers lourds se présenta pour bombarder
la batterie, non pas pour écraser les casemates ce qui semblait impossible,
mais surtout pour faire exploser le plus de mines possible autour de la batterie.
Le mauvais temps fit là aussi que les bombardiers manquèrent leur
cible, les bombes tombèrent au milieu des paras du groupe de reconnaissance,
terrorisés mais finalement indemnes. La première partie du plan
du lieutenant colonel Terence OTWAY avait échoué. A
00h45 trente deux Dakota se présentèrent pour effectuer le largage
du 9ème bataillon. Là encore la mauvaise visibilité,le vent
et la Flak allemande empêchèrent le déroulement normal de
l'opération. Certains avions avaient manqué la zone de saut et tournaient
en rond pour la retrouver, d'autres lâchaient les paras au hasard. Certains
dans les marécages ou les prairies inondées de la rivière
Dives : ils s'y noyèrent ou mirent de très longues heures à
s'extirper de ce piège.
Le lieutenant colonel T.OTWAY n'arriva
au point de rendez- vous qu'à 02h00. Pour ne trouver qu'une centaine
d'hommes présents sur les sept cent cinquante qui auraient dû
être là. De plus les planeurs contenant le matériel
lourd n'étaient pas arrivés non plus, il faudrait se passer
des canons anti-chars, des lance-flammes, des jeeps, des torpilles "Bangalore",
des détecteurs de mines, des mortiers et des échelles en
aluminium. Il y avait juste à disposition une mitrailleuse lourde
Vickers et quelques torpilles "Bangalore". A 02h45 la troupe se mit en
route vers la batterie après avoir récuperé une cinquantaine
d'hommes. Ils allaient donc tenter un assaut à 150 au lieu des
750 hommes prévus initialement.
En
chemin il retrouve le major George SMITH qui lui fait un rapport sur la reconnaissance
effectuée jusqu'à la batterie; des brèches avaient été
effectuées dans le premier réseau de barbelés, un passage
avait été réalisé dans le champ de mines en se servant
de leurs baïonnettes et les quelques torpilles Bangalore étaient en
place sous le deuxième réseau de barbelés. Pendant ce temps
les hommes d'OTWAY se terraient dans les fossés, les trous d'obus ou le
long des haies en attendant l'ordre d'attaquer.
Au
cours de l'attaque finale, trois planeurs devaient atterrir directement sur la
batterie après avoir reçu un signal spécial: une bombe lumineuse
lançée par un mortier. Mais OTWAY n'avait ni mortier ni bombe lumineuse.
Deux des planeurs se présentèrent
à l'heure dite, le troisième ayant été obligé
de rebrousser chemin et de se poser en angleterre. Les remorqueurs les lachèrent
et les pilotes se mirent à rechercher le signal lumineux. OTWAY et ses
hommes les regardèrent sans pouvoir rien faire. Le premier planeur se dirigea
vers le village de Gonneville qui était en feu et se posa 6 kilomètres
plus loin. Le second tourna en rond au dessus de la batterie, fut pris à
partie par la Flak et s'écrasa dans un bois à 500 mètres.
Le lieutenant colonel T.OTWAY donna donc
l'ordre d'attaquer. Les hommes se ruèrent en deux groupes à l'assaut
de la batterie. La bataille fut terrible et après un farouche corps à
corps la garnison allemande se rendit. Il ne restait que soixante quinze hommes
du bataillon. Pour les allemands la bataille avait été plus terrible
encore: sur les deux cent hommes de la garnison il ne restait que vingt deux survivants.
A 04h45 le lieutenant colonel T.OTWAY
envoya alors une fusée jaune, signe de mission réussie. Dans le
même temps son officier de transmission envoya une confirmation par pigeon
voyageur; l'animal avait fait toute la bataille avec l'officier. Les quatre
canons allemands avaient été neutralisés mais ce n'étaient
pas des canons de 150mm comme prévu mais des canons de 100mm tout de même
susceptibles d'atteindre les différents secteurs de Sword Beach et d'y
contrarier le débarquement. Malgré
les énormes pertes subies, les hommes du 9th Para Battalion avaient accompli
brillamment leur mission. |