
Cette
page est dédiée au Sgt. "Ginger" Woodcock 9th Para
Battalion 6th Airborne Division. Il écrivit ce poème le 5 Juin
1944. CE POURQUOI NOUS SAUTONS Quand
d'abord vous lirez ce que nous avons accompli, Vos coeurs seront, de fierté,
pour vos fils, remplis. Retourneront-ils pour dire la vie qu'ils ont menée.
Ou bien seront-ils comme tant qui gisent précisément là-bas,
saignés? C'est le Jour J demain. Nous avons toujours
su que ce jour viendrait . Nos jeunes vies sont-elles près de s'achever?
Pouvons-nous aux pages passées retourner? Pouvons-nous retrouver le
frissonnement du jour de nos ailes? Nos sentiments voient-ils les choses en
noir? Devrions-nous les voir telles? Pour combler le temps,
nous jouons aux cartes Mais nos pensées dérivent vers cette
autre carte, Sur les bords de l'Orne, le batterie de Merville, L'atterrissage
sera-t-il mortel? Chaleureux l'accueil sera-t-il? De quelle
tension sommes-nous possédés ! La douleur est au profond cachée.
Mais quelqu'un dit: "A vous !" Retournons donc jouer Nous papotons
et rions de futilités Pour dissimuler, de cette attente, la nervosité. A
la lumière des bougies les jeunes visages prennent de l'âge.
Même les tempéraments calmes jouent avec beaucoup de rage. Les
cartes sont fréquemment injuriées, les paris irréfléchis.
A l'argent quelle valeur accorder demain ou aujourd'hui? Un
nouveau regard à nos montres. Juste quatre heures avant le go ! "Engageons
nous dans l'Armée !" Personne ne dit "no !" Il fait
humide, il fait chaud. Et encore un tour pour le thé, Et ces quatre
heures deviennent trois sans qu'il leur en ait coûté. S'épargneront-ils
de crier des ordres pour accroître la tension? Qui lance ces rumeurs,
trop nombreuses pour mériter mention? Avez-vous toutes vos munitions?
Votre camouflage est-il de choix? Etes-vous bien sûr du rendez-vous
à la corne du bois? On nous a flanqués sur
le terrain : Si nous en sommes étourdis, rien d'étonnant. Des
avions tournent au ralenti, et d'autres grondent comme tonnerre tonnant. Quelques
poignées de main ici et là avec des copains que nous connaissons.
Quelques pauvres plaisanteries avec l'équipage. Le pilote américain
a Joe pour prénom. Un mot du padre : il souhaite
nous voir prier. Même les non-croyants ne peuvent ce jour, le refuser.
Le poids des équipements. Une mortification que de s'agenouiller. Bien
que le gravillon coupe les genoux, la douleur vous ne ressentez. La
prière est très simple : elle est toute de spontanéité.
Il demande à Dieu de nous éclairer et de nous faire chez soi retourner.
Des mots limpides, tels que tous nous comprenons ce message. Il sait que le
Diable peut se mettre en travers avant l'atterrissage. Est-il
une larme dans vos yeux? A qui cette lumière peut-elle le révéler?
S'il y a une boule dans votre gorge, il y a vos lèvres que vous pouvez
serrer. Si cela repose sur le temps, le ciel ne se montre pas de bon aloi.
Nous devons réussir notre rendez-vous. Nous devons atteindre ce bois. Petites
lumières émanant de la tour, avions qui commencent à gronder.
La piste glisse rapidement, dans la nuit nous allons nous élever. Sourires
forcés à votre vision, notre moment va approcher. Pour la vie
sauve de ceux qui nous suivent, il nous faut nous accrocher. Rien
que des enfants face au Danger. Oh mon Dieu, qu'ils soient des hommes : faites
le ! Et s'ils survivent aux dangers, qu'ils redeviennent, à nouveau,
des enfants : faites le ! 'Ginger' Woodcock
- Broadwell - 5.6.1944 |