-
De 0 à 1 Heure : Les éclaireurs sautent
pour baliser les zones où doivent atterrir les parachutistes.
A l'est, la 6ème division aéroportée britannique
(Général R.GALE). Mission : Protéger le flanc
gauche du débarquement et détruire la batterie de
MERVILLE.
A l'ouest, la 82ème (Général M.RIDGWAY) et
la 101ème (Général M.TAYLOR) divisions aéroportées
américaines. Mission : Protéger le flanc droit, couper
le sud du Cotentin, assurer les sorties de UTAH BEACH et prendre
SAINTE-MERE-EGLISE.
0 H 11 : Le premier groupe Titanic composé
de trois hommes saute d'un Halifax au dessus du Cotentin et se pose
dans un champ 8 kilomètres à l'Ouest de Saint Lô.
Le lieutenant Norman Harry POOLE est ainsi le premier homme à
s'élancer au dessus de la Normandie. Quelques secondes plus
tard, un second groupe commandé par le capitaine Frederick
James 'Chick' FOWLES atterrissait dans la même zone. Afin
de simuler une attaque d'envergure d'autres avions parachutaient
200 poupées 'dummies' qui, en atterrissant, libéraient
fusées parachutes, fusées éclairantes et simulateurs
de fusils et mitrailleuses. POOLE, FOWLES et leurs hommes avaient
également installé des amplificateurs d'où
sortaient des bruits de détonations, de mortiers et jurons
de soldats. Trente minutes après le calme était revenu
dans la campagne et les hommes avaient disparus dans les vergers.
De semblables opérations se déroulaient
à Yvetot et Harfleur, près du Havre, autour de Saint Hilaire du
Harcouët, de Lessay, de Villedieu les Poëles, près de la forêt
de Cerisy, de la forêt d'Ecouves et le long des routes entre Lisieux et
Evreux. Le but de ces opérations Titanic était d'obliger les
formations locales de troupes antiparachutistes Allemandes a entreprendre de vaines
recherches tandis que les veritables troupes aéroportées établissaient
leur tête de pont.
0 H 16 : Les premiers éclaireurs
de la 101st Airborne s'élancent au dessus de la Normandie,
avec à leur tête le capitaine F.LILLYMAN, pour baliser
les DZ de leur division. DZ "A" à l'ouest de St
Martin de Varreville, destinée au 502nd PIR. DZ "C"
au nord de Hiesville, destinée au 1 et 2/506th PIR et 3/501st
PIR. DZ "D" à l'est d'Angoville au Plain, destinée
au 1 et 2/501st PIR et au 3/506th PIR. LZ "E" au nord
de Hiesville, destinée aux planeurs des missions "chicago"
et "keokuck" devant se poser respectivement à 04h00
et 21h00. Les C-47 transportant la division doivent arriver 30 minutes
après le posé des premiers éclaireurs.
0 H 16 : BENOUVILLE-RANVILLE
: Un
commando de 180 britanniques (Major J.HOWARD), à bord de six planeurs,
atterrit près des ponts, sur le canal de Caen et sur l'Orne. Mission :
S'emparer des deux ponts intacts et les tenir jusqu'à la relève.
Les planeurs furent lachés au dessus de Cabourg, au passage de la côte,
à 6000 pieds. Le talent du pilote J.WALLWORK fit que le premier planeur
s'arrêta à une quarantaine de mètres du pont de Bénouville.
Les deuxième et troisième planeurs se posèrent à une
centaine de mètres. Deux des autres planeurs se posèrent à
cent cinquante mètres du pont de Ranville. Le sixième planeur, largué
trop tard et cap à l'est se posa à douze kilomètres de l'objectif.
Les deux ponts sont pris en moins d'un quart d'heure et le radio E.TAPPENDEN put
envoyer le signal de victoire " Ham and Jam " . (lire le récit détaillé
dans la section de l'Espace Historique consacrée à Pegasus
Bridge)
0 H 20 : Les 60 Pathfinders de la 22ème
compagnie indépendante du major Lennox BOYD sautent au dessus
de la normandie afin de baliser les trois Dropping Zones qui serviront
pour les parachutages de la 6ème division aéroportée
britannique. La DZ "N" au nord est de Ranville, la DZ
"V" à l'ouest de Varaville et la DZ "K"
à l'ouest de Touffréville.
Arrivés au sol les pathfinders disposeront de 30 minutes
pour reconnaitre et baliser la zone de saut qui leur a été
affectée en y disposant balises et radars, notamment les
postes émetteurs "Eureka". Les signaux de ces appareils
de guidage devaient être captés par les postes récepteurs
"Rebecca", embarqués à bord des avions transportant
les parachutistes.
Le saut se déroule très mal à cause d'un vent
violent qui s'est levé et de la Flak allemande qui a désorienté
les équipages des Albermale. Les pathfinders se retrouvent
donc "dans la nature". Ceux de Varaville atterissent tant
bien que mal sur la DZ "V" mais très près
des marais et leur matériel de signalisation s'est brisé
à l'atterrissage ou a disparu dans l'eau. Aucun des pathfinders
de Ranville ne parvient à destination sur la DZ "N"
par contre un des sticks destinés à Touffreville a
été largué par erreur sur Ranville; ils se
croient arrivés sur la bonne zone et émettent le signal
K à la place de N ce qui provoquera un incroyable désordre
lors du saut de leurs camarades. Du second stick de la DZ "K"
largué sur Touffréville ils ne sont plus que quatre
a se poser au bon endroit. Complétement désorientés
ils décident d'installer leurs balises dans le champ où
ils se sont posés.
0 H 43 : Opération Sunflower
I
Deux sticks de Français du 4th SAS sont parachutés
en Bretagne. 18 hommes entre Plumelec et Guehenno, dans le Morbihan,
sous le commandement des lieutenants Marienne et Deplante.
Leur mission : Entrer contact avec la résistance Bretonne,
établir la base de guerilla Dingson afin d'empêcher
ou retarder l'envoi de renforts Allemands vers la Normandie.
- De 1 à 2 Heures
: A l'est, les vagues de parachutistes britanniques atterrissent et se regroupent
dans l'obscurité afin d'aller accomplir leurs missions : Préparer
et sécuriser les zones de posé pour les planeurs, détruire
la batterie de Merville, détruire les 5 ponts sur la Dives, renforcer les
hommes du Major J.HOWARD au pont de Bénouville. A l'ouest 13000 paras américains
tombent du ciel. Mais des unités s'égarent. Des hommes se noient
dans les marais et 70% du matériel lourd est perdu.
1 H 21 : Les premiers éclaireurs
de la 82nd Airborne sautent au dessus de la Normandie pour matérialiser
les trois DZ destinées à leur division. DZ "O"
au nord-ouest de Ste Mère Eglise, destinée au 505th
PIR. DZ "T" au nord d'Amfréville, destinée
au 507th PIR. DZ "N" au nord de Picauville, destinée
au 508th PIR. Les 369 C-47 transportant leurs unités arriveront
30 minutes après leur largage.
1 H 51 : Opération Sunflower
II
Deux sticks de Français du 4th SAS sont parachutés
en Bretagne. 18 hommes près de la forêt de Duault dans
les Côtes-du-Nord, sous le commandement des lieutenants Deschamps
et Botella
Leur mission : Entrer contact avec la résistance Bretonne,
établir la base de guerilla Samwest afin d'empêcher
ou retarder l'envoi de renforts Allemands vers la Normandie.
1 H 55 : Les premiers bombardiers de la
8th Air Force décollent d'Angleterre afin d'apporter leur support aux forces
terrestres. 1.198 appareils à destination du secteur côtier et 163
appareils en destination de la ville de Caen. Ces décollages s'échelonneront
jusqu'à 05h29 - De 2 à
3 Heures : Les vagues successives de parachutages sont terminées.
Des engagements ont lieu un peu partout. A l'est Ranville est pris. A l'ouest
le général GAVIN regroupe les paras dispersés et marche sur
Ste-Mère Eglise. 2 H 11 : Un officier allemand
de la 716. Infanterie Division téléphone au général
MARCKS à St Lô et lui signale que des parachutistes ennemis ont atterri
à l'est de l'Orne. 2 H 15 : Le colonel HAMANN,
commandant par intérim de la 709. Infanterie Division appelle à
son tour à St Lô et signale des parachutistes ennemis aux abords
de Ste Mère Eglise. 2 H 15 : L'alerte générale
est communiquée à tous les bataillons, aux batteries et à
tous les états-majors des régiments.
2 H 29 : L'USS Bayfield, le batiment du
contre-amiral Don P. MOON et transportant le commandant de la plage
d'Utah, le Major Général Joseph Lawton COLLINS, jette
l'ancre à 11,5 milles de la côte.
2 H
51 : Le vaisseau amiral Américain Ancon jette l'ancre à son
tour à 11 milles de la plage d'Omaha sans avoir attiré l'attention.
- De 3 à 5 Heures
: Les 5000 navires de guerre et transports de troupes arrivent devant la côte
de normandie. Protégés par 2000 avions ils jettent l'ancre à
15 miles au large. Deux sous-marins de poche, en place depuis 48 heures, signalent
les secteurs d'attaque britanniques. 3 H 30 : Le QG
de la 91. ID situé à Picauville signale qu'il est attaqué
par l'ennemi. 3 H 35 : Le QG de la 6ème division
aéroportée britannique arrive à Ranville, sur la LZ "N"
à bord de 55 planeurs. 3 H 35 : La 716. ID signale
des parachutistes localisés à Amfreville, Bréville, Gonneville
et Hérouvillette. 3 H 54 : Mission "Chicago":
52 planeurs CG 4 A (WACO) remorqués par des C-47 du 434th Troup Carrier
Group arrivent sur la LZ "E" située au nord de Hiesville. Ils
apportent 158 hommes, 16 canons de 57mm du 81ème Antitank, 1 baby bulldozer,
1 antenne chirurgicale, 1 jeep radio et 1 remorque avec un poste SCR 199 permettant
les communications longue portée avec la base située en Angleterre.
Tout ce matériel est destiné à la 101st Airborne. 4
H 00 : Mission "Detroit": 52 planeurs se posent sur la LZ "O"
au nord-ouest de Ste Mère Eglise. Ils transportent les batteries A et B
du 80ème AT, le QG de la 82nd Airborne, le QG de l'artillerie et les transmissions.
4 H 00 : SAINTE-MERE-EGLISE
: La
ville est occupée par le 3ème bataillon du 505th PIR sous les ordres
du lieutenant-colonel Edward C. KRAUSE. 4 H 15 : En
face d'OMAHA BEACH commence le transbordement des unités d'infanterie d'assaut
depuis les cargos de transport à bord des LCVP ou LCA. 4
H 30 : 132 hommes des 4ème et 24ème escadrons de cavalerie,
commandés par le lieutenant-colonel Edward C. DUNN, débarquent sur
les iles St Marcouf situées à 3 milles au large de UTAH BEACH. Le
grand QG supposa, trois semaines avant le jour J, qu'elles pouvaient posséder
des batteries lourdes et on ne pouvait courir de risque. Armés seulement
de couteaux, 4 hommes nagèrent jusqu'au rivage afin de marquer la plage
pour les landing crafts. Lorsqu'ils débarquèrent, les hommes ne
trouvèrent ni soldats ni canons mais furent pris au piège de mines
S semées tout au long des grèves. Tandis que les premiers hommes
étaient tués ou gravement blessés le lieutenant-colonel DUNN
pu envoyer le signal de "Mission Accomplie". A la fin de la journée leurs
pertes s'élèveront à 19 tués et blessés. Les
Sergeant Harvey S. Olson, Private Thomas C. Killeran (Troop A), Sergeant John
W. Zanders, Corporal Melvin F. Kenzie (Troop B) furent les quatre premiers hommes
à envahir l'Europe par la mer. 4 H 30 : Le maréchal
Von RUNDSTEDT ordonne à la 12. SS Panzer Division ainsi qu'à la
Panzer Lehr de se mettre immédiatement en route pour le Calvados. Ordre
qui mit en colère JODL à l'OKW et que ce dernier fit annuler à
6H30, attendant le reveil et la décision d'HITLER. 4
H 35 : Le Gruppenkommando West donne l'ordre d'effectuer des reconnaissances
en baie de Seine par la 5ème flottille de torpilleurs, la 15ème
flottille de patrouilleurs et la 38ème flottille de dragueurs, et de part
et d'autre du Cotentin par la 5ème et la 9ème flottille de vedettes
rapides. Le capitaine de corvette Heinrich HOFFMANN, commandant la 5ème
flottille de torpilleurs, démarre du port du Havre avec trois unités
: les T28 , Jaguar et Möwe. 4 H 45 : MERVILLE
: Prise
de la batterie par les hommes du 9th Para Battalion du lieutenant-colonel T.OTWAY.
Initialement ils devaient la prendre avec 700 hommes et des canons et mortiers
mais suite à de mauvais largages ils se retrouvent à 150 avec une
mitrailleuse lourde. Ils donnent l'assaut à partir de 4 heures et la garnison
allemande se rend à 4h45. Les britanniques ont perdu 70 hommes dans cette
opération. Le lieutenant-colonel T.OTWAY peut alors tirer sa fusée
jaune, signal de mission réussie, au croiseur Arethusa. Il est grand temps
: quinze minutes de plus et les obus de marine se seraient abattus sur la batterie
et les rescapés du bataillon. (lire le récit détaillé
dans la section de l'Espace Historique consacrée à Merville)
4 H 45 : Le sous marin de poche X 23 du lieutenant de
vaisseau G.HONOUR fait surface à un mille au large de la côte normande.
A vingt milles de là, son jumeau, le X 20 du lieutenant K.R. HUDSPETH l'imita.
Ces deux bateaux jalonnaient les extremités du secteur anglo-canadien.
Ils avaient pour tâche de gréer un mât avec un feu à
éclats, d'installer les appareils de signalisation optique et radio-électrique.
Après quoi ils attendraient les navires qui se guideraient sur eux. Depuis
leur appareillage de Portsmouth, le 2 juin, ils avaient passé 74 heures
sous l'eau. Maintenant ils étaient à la surface, à un mille
du rivage, attendant la première vague d'assaut. Et celle çi ne
devait arriver que dans un peu plus de deux heures. -
De 5 à 6 Heures : Les fortifications sont bombardées
par la R.A.F. 6000 tonnes de bombes sont lachées par 1136 avions. 5
H 07 : La 716. ID signale l'arrivée croissante de planeurs dans le
secteur de l'Orne. 5 H 30 : Les trois torpilleurs du
capitaine de corvette Heinrich HOFFMANN pénètrent dans une bande
de brouillard artificiel et, l'ayant franchie, se retrouvent face à la
flotte d'invasion. Le capitaine de corvette fonça à l'attaque et
la flottille allemande continua d'approcher en zigzaguant malgré les réactions
du "Warspite" et du "Ramillies" qui, les ayant aperçus,
ouvrirent le feu. La flottille allemande vira de bord et lança 18 torpilles.
Elles furent évitées par les navires alliés grâce à
des manoeuvres d'esquive. Seul un destroyer Norvégien, le Svenner ne put
leur échapper et fut heurté de plein fouet par l'une d'elles avant
de couler. La flottille allemande avait déjà fait demi-tour et disparu
dans le brouillard. 5 H 35 : Les compagnies B et C du
741st Tank Battalion sont mises à l'eau à 6000 mètres du
rivage. Sur les 32 chars DD de ces deux compagnies 27 vont couler dans une mer
démontée et 3 ne pourront être lancés à partir
des transports. Le 743rd Tank Battalion décide, malgré les risques,
d'emmener ses chars DD jusqu'à la plage. 5 H 37
: La batterie de Longues sur Mer ouvre le feu pour la première fois. Dix
gerbes s'élevèrent à proximité du destroyer US "Emmons".
La batterie prit également pour objectif le cuirassé "Arkansas".
Le cuirassé riposta avec 20 obus de 305mm et 110 de 127mm. La batterie
cessa le feu et pointa ses canons vers l'Est car des objectifs plus rapprochés
étaient entrés dans son secteur de tir. 5
H 50 : Les vaisseaux de guerre de la Force 125 ouvrent le feu sur les batteries
ennemies de UTAH BEACH. Quelques minutes plus tard 276 B-26 Marauder de la 9th
Air Force larguent 4404 bombes de 250 livres sur sept objectifs répartis
des Dunes de Varreville à Beauguillot. 5 H 55
: Les premières bombes sortent de la soute du B-24 "Red Ass"
446th Bomb Group alors qu'il passe au dessus de Vierville sur Mer. 480 bombardiers
B-24 chargés de 1285 tonnes de bombes doivent retourner les points d'appui
sur la côte entre Port en Bessin et la Pointe de la Percée. A cause
des nuages bas et de la mauvaise visibilité la mission est un échec
total. Les WN d'OMAHA BEACH ne souffrent d'aucun dommage et 117 B-24 retournent
à leurs bases avec les soutes pleines. 5 H 58
: Le jour se lève. il est gris, froid et pluvieux. Le vent soulève
en mer des vagues de deux mètres. Tous les navires de guerre ouvrent le
feu sur les batteries côtières. 6 H 00
: L'aviation américaine relaie la R.A.F. 1365 bombardiers déversent
4000 tonnes de bombes tandis que la marine de guerre continue ses tirs. -
De 6 à 7 Heures : Les péniches lance-fusées s'approchent
des plages et les arrosent de salves de roquettes : 20 000 sur le secteur britannique
et 18 000 sur le secteur américain. 6 H 30 :
UTAH
BEACH : Tous
les bombardements ont cessé. Les forts courants dispersent les premières
vagues d'assaut de la 4ème division américaine. A la suite d'une
erreur elles sont déviées de 1800 mètres au sud. Une chance
car à cet endroit les défenses allemandes sont moins concentrées
et les obstacles moins nombreux. Le général Théodore ROOSEVELT
décide que les convois suivants débarqueront au même endroit.
6 H 30 : OMAHA
BEACH : Le
débarquement des 1ère et 29ème divisions américaines
est déployé sur un front de 6,5 km. 27 chars amphibies sur 29 mis
à l'eau ont coulé. Les blockhaus ont résisté aux bombardements
et les troupes qui débarquent sont soumises à un feu nourri. Les
survivants s'abritent sur la levée de galets ou derrière les obstacles
sur la plage. Les troupes qui continuent d'affluer malgré le feu ennemi
sont clouées sur place ou massacrées. 6 H
58 : Début du bombardement sur le secteur de Gold Beach et l'Ouest
du secteur Juno. 385 B-17 de la 1st Bombardment Division attaquent les batteries
côtières et les points de défense entre Longues sur Mer et
Courseulles sur Mer. Dans le même temps 322 B-17 de la 3d Bombardment Division
couvrent l'Est du secteur Juno ainsi que Sword Beach, attaquant les batteries
et défenses entre Bernières et Ouistreham. -
De 7 à 8 Heures : Chez les allemands c'est la consternation
et l'exaspération. Parmi les officiers il y a ceux qui croient au débarquement
et ceux qui n'y croient pas. Le Général Alfred JODL refuse d'envoyer
les Panzerdivisionen de réserve sans l'accord d'HITLER mais il refuse de
le réveiller. HITLER s'est couché à 4 heures du matin et
à donné l'ordre de ne le réveiller qu'à 9 heures.
7 H 00 : L'attaché naval d'EISENHOWER reçoit
un appel de Sir TRAFFORD LEIGH-MALLORY, le maréchal de l'air, à
transmettre d'urgence. Le message est bref :"Les parachutages se sont bien déroulés".
7 H 00 : Début de la seconde vague d'assaut sur
OMAHA BEACH. 7 H 10 : POINTE
DU HOC : Les
225 rangers du colonel RUDDER prennent d'assaut le flanc est de la falaise afin
de neutraliser la batterie située à son sommet. L'assaut de cette
falaise de 30 mètres de haut était nécessaire pour réduire
au silence la batterie de canons de 155mm située à son sommet et
qui menacait les plages de UTAH et OMAHA. 20 minutes après le début
de l'assaut les casemates sont prises aux allemands; inutilement car les canons
avaient été déménagés. Ils seront retrouvés
à 1100 mètres de là, bien camouflés et seront détruits.
Pendant 36 heures les 155 rangers valides vont résister à la violente
contre-attaque allemande. Seuls 90 soldats sortiront indemnes de cet exploit héroïque.
7 H 10 : OMAHA BEACH. Le char sherman du sergent Turner
G.SHEPPARD, un des deux chars de la première vague a n'avoir pas coulé,
se trouve sur la plage près du WN61. De la tourelle le sergent donne ses
instructions au canonnier. Un coup direct et le 88mm du WN61 se tait définitivement.
7 H 25 : GOLD
BEACH : La
50ème divison britannique (major général J.GRAHAM) débarque
sur la plage sur un front de 5 kilomètres, trop à l'est de l'endroit
prévu. Les canons et mitrailleuses allemands retardent l'offensive.
La mission de GRAHAM : S'établir sur les falaises dominant Arromanches
et prendre très rapidement Bayeux. 7 H 30 : Le
chef d'état-major de ROMMEL lui téléphone à Herrlingen
et lui annonce: "Les lâchers de parachutistes sur la normandie". Il termine
en disant qu'il rappellera si il y a du nouveau. 7 H 30
: SWORD
BEACH : La
3ème division britannique (général T.D RENNIE) débarque
à l'heure prévue. Le pilonnage des défenses allemandes par
les avions et les navires fut efficace mais de violents combats retardent l'avancée
des troupes. Les 177 français du commando Kieffer débarquent en
face de Colleville sur Orne, à l'extrème Est de la flotte d'invasion.
La mission de RENNIE : s'installer sur la rive droite de l'orne, établir
une liaison avec la 6ème airborne et la 3ème division d'infanterie
canadienne, s'emparer de Caen et de l'aérodrome de Carpiquet dès le soir.
7 H 30 : Les hommes du Lt. Colonel Robert G. Cole, commandant
le 3rd Battalion du 502nd PIR (101st Airborne), occupent la sortie de plage N°3
au voisinage d'Audouville la Hubert. 7 H 45 : JUNO
BEACH : La
3ème division d'infanterie canadienne (général R.F.L KELLER)
débarque en deux fois à 7h45 et 7h55. Elle a quinze minutes de retard
sur l'horaire. Sept chars amphibies sur 29 ont coulé. La resistance allemande
est acharnée. La mission de KELLER : se porter vers la ville de Caen
et s'emparer de l'aérodrome de Carpiquet. -
De 8 à 9 Heures : A UTAH BEACH l'offensive commence. Des patrouilles
avancent en deçà des dunes pour faire la jonction avec les parachutistes
des deux divisions américaines. Sur OMAHA BEACH les américains
sont toujours bloqués par les tirs allemands. La marée montante
oblige les renforts à avancer sous le feu. Des destroyers et des péniches
lance-fusées s'approchent de la plage pour détruire les blockhaus
allemands. Les pertes sont énormes. Sur GOLD, JUNO et SWORD les britanniques
et les canadiens nettoient les plages et commencent leur progression vers l'intérieur
des terres. 8 H 45 : OMAHA BEACH. La compagnie G du
16th R.C.T arrive à se hisser sur les hauteurs dominant le secteur Easy
Red. 9 H 00 : OMAHA BEACH. Le Q.G du 3/16th R.C.T annonce
la prise du WN60, premier point d'appui à tomber aux mains des américains.
Attaqués sur le flanc gauche et par l'arrière depuis 08 H 30, les
allemands de la 352ème D.I. recoivent l'assaut de plein fouet et 31 soldats
sont faits prisonniers. 9 H 15 : HITLER est réveillé.
Il écoute les derniers communiqués avant de convoquer KEITEL et
JODL. 9 H 17 : Le communiqué n°1 est publié
: " URGENT, URGENT. Juin 6, 1944, communiqué n°1 du Shaef : Sous le
commandement du général EISENHOWER, des forces navales alliées,
appuyées par de puissantes forces aériennes, ont commençé
le débarquement des armées alliées ce matin sur la côte
du nord de la france". 9 H 30 : Après avoir réquisitionné
un char Sherman, les hommes du Commando Kieffer s'emparent du blockhaus du casino
de Ouistreham. - De 10 à 12
Heures : Dans la cour de la prison de Caen, les allemands fusillent
sans interrogatoire et sans jugement 92 otages et résistants. Le massacre
dure une heure. A ce jour les corps des otages n'ont toujours pas été
retrouvés. 10 H 00 : OMAHA BEACH. Des officiers
regroupent des unités et avancent parmi les obstacles et les champs de
mines pour chercher une issue et sortir de cet enfer. Le colonel G.TAYLOR prononce
sa fameuse phrase : "Deux sortes de gens vont rester sur cette plage, ceux qui
sont morts et ceux qui vont mourir. Foutons vite le camp d'ici! ". Deux mille
morts et blessés gisent sur la plage, mêlés aux noyés
que la marée montante rejette. Deux destroyers s'approchent à moins
de 1000 mètres de la côte afin de bombarder les points forts à
l'est des Moulins. Des hommes de la E/16th RCT s'emparent du WN64 situé
à l'Est de la vallée du Ruquet. 10 H 00
: ROMMEL, sans nouvelles, téléphone à SPEIDEL qui lui confirme
le débarquement. Il décide de rentrer immédiatement en france
en voiture et d'annuler son entrevue avec HITLER. 10 H 30
: OMAHA BEACH. Destruction du point d'appui WN65. Ce point fortifié allemand
protégeait la sortie de plage E1 et l'accès à la vallée
du Ruquet. 10 H 30 : Le 3rd Platoon de la compagnie
D du 505th PIR, sous les ordres du Lt. Turner B. Turnbull engage le combat à
Neuville au Plain avec une colonne ennemie ayant une supériorité
numérique de cinq contre un. Grâce à leur puissance de feu
et leur détermination les parachutistes vont tenir l'ennemi en respect
pendant 8 heures. - De 12 à
13 Heures : Après des accrochages sérieux avec les allemands,
lord LOVAT, précédé de son joueur de cornemuse et suivi de
ses commandos bérets verts, arrive au pont de Bénouville où
il doit relever le major HOWARD et ses hommes. Sur toutes les plages le nettoyage
se poursuit. A part quelques points de résistance, le mur de l'atlantique
n'existe plus. 12 H 00 : CHURCHILL prend la parole à
la chambre des communes : "je dois annoncer à la chambre que la première
série des débarquements en force sur le continent européen
a commencé, que les batteries de la côte ont été dans
la plupart des cas réduites au silence...Tout se déroule conformément
au plan." 12 H 00 : Les quatre sorties de la plage d'UTAH
BEACH sont aux mains des parachutistes de la 101st Airborne. Le 12th RCT commence
son débarquement sur la plage tandis que le 2/8th RCT atteint les abords
de Poupeville. 12 H 00 : Après la libération
de Courseulles trois compagnies des Réginas se regroupent pour marcher
vers Reviers. - De 13 à 14
Heures : Le général O.BRADLEY reçoit le message
d'OMAHA : "Les troupes jusqu'ici clouées au sol sur Easy Red, Easy Green
et Fox Red progressent au delà des hauteurs dominant les plages." Les renforts
affluent et les blessés sont evacués. 13 H
00 : OMAHA BEACH. Reddition du point d'appui WN72. Ce point fortifié
allemand, situé sur le secteur Dog Green, protégeait la sortie de
plage D1 et l'accès au village de Vierville sur Mer. 13
H 00 : La compagnie B du 1st Suffolk regiment s'empare de la batterie "Morris"
à Colleville sur Orne. Cette batterie comportait 3 pièces de 105mm
sous casemates. 67 artilleurs sont faits prisonniers. 13
H 30 : La ville de CAEN subit son premier bombardement aérien de la
journée. 73 B-24 de la 2d Bombardment Division larguent 155,75 tonnes de
bombes sur la ville. Les quartiers St jean, St julien et les abords du chateau
sont touchés. Beaucoup de civils sont tués et les pompiers sont
vite débordés face à la multiplication des incendies. 13
H 35 : Un message de la 352. Infanterie Division avisa la 7ème Armée
que l'assaut allié avait été rejeté à la mer.
14 H 30 : OMAHA BEACH. Le point d'appui
WN62 tombe à son tour. Situé sur le secteur Easy Red,
ce point fortifié protégeait la sortie de plage E3
et l'accès au village de Colleville sur Mer. Seuls quelques
allemands parviennent à s'enfuir de cet enfer.
-
De 15 à 16 Heures : Le maréchal ROMMEL, en voiture, revient
vers son q.g de La Roche Guyon. 15 H 40 : Le Général
BLUMENTRITT appelle SPEIDEL au q.g de ROMMEL pour lui annoncer que HITLER leur
octroie enfin la 12. SS "Hitlerjugend" basée au sud de Rouen,
et la Panzer Lehr qui se trouve près de Chartres. 15
H 45 : Le point Fort Sole, situé entre Ouistreham et Colleville sur
Orne, tombe aux mains des hommes du B Squadron 13/18th Hussars et 2nd Bn East
Yorkshire. 40 Allemands sont faits prisonniers. -
De 16 à 18 Heures : La 21. Panzerdivision - 16000 hommes - attaque.
Le général MARCKS dit au colonel Hermann Von OPPELN-BROKINOWSKI
qui commande le Panzer-Regiment 22 : "Il dépend de vous que l'invasion
soit repoussée". 16 H 00 : Après avoir
accompli leur mission initiale du Jour J : la prise du pont de La Fière
sur la rivière Merderet, les hommes de la compagnie A du 505th PIR s'apprètent
à subir la première contre-attaque allemande sur la chaussée
de La Fière. Après un intense bombardement d'artillerie, trois chars
et 200 hommes d'infanterie s'avancent sur la chaussée. Le courage et la
determination des hommes de la Compagnie A fit qu'aucun allemand ne traversa plus
ce pont entre le moment où il fut capturé le 6 juin au matin et
où les hommes de la Compagnie A furent relevés, deux jours plus
tard. 16 H 30 : Nouveau bombardement de la ville de
CAEN. Cette fois ce sont les ponts sur l'Orne qui sont visés. Les avions,
par groupe de six, larguent leurs bombes de 3000m d'altitude. Le bombardement
dure plus d'un quart d'heure et le quartier est dévasté. 17
H 00 : OMAHA BEACH. La sortie de plage D1, controlée par une maison
fortifiée située près du point d'appui WN73, est enfin assurée.
Depuis le matin la compagnie C du 2ème bataillon de Rangers, aidée
par la suite d'une section de la compagnie B du 116th RCT, se battait dans les
tranchées allemandes en haut de la falaise pour réduire ce point
fortifié. 17 H 30 : Le colonel BROKINOWSKI, avec
le 2ème bataillon, lance une contre attaque en direction de Biéville.
Les canons antichars de 6 pounds ainsi que les sherman de l'escadron C du Staffordshire
ouvrent le feu sur les blindés. Dans le même temps, les sherman de
l'escadron B arrêtent à Périers sur le Dan les chars du 1er
Bataillon commandés par le Major Wilhem Von GOTTBERG. Le colonel BROKINOWSKI
arrête la progression des chars et ordonne le repli sur la crête de
Lebisey. - De 18 à 24 Heures
: Les armées des deux camps sont exténuées. La bataille s'arrête
au coucher du soleil. Mais l'aviation de nuit reste vigilante et lance des bombes
éclairantes pour empêcher les renforts allemands de cadenasser les
zones conquises. 18 H 00 : JUNO BEACH. Reddition de
la garnison allemande retranchée dans les casemates situées sur
le secteur Nan red à St Aubin sur mer. Seuls 7 allemands fanatiques refuseront
de se rendre et périront enfumés. 18 H 00
: Le point fort Daimler, composé de 4 canons de 155mm et situé à
l'entrée de Ouistreham, tombe aux mains des hommes du 2nd Bn East Yorkshire.
70 Allemands sont faits prisonniers. 19 H 00 : OMAHA
BEACH. Le Général HUEBNER commandant la 1st Infantry Division débarque
sur Easy Red. 20 H 00 : OMAHA BEACH. Le fossé
anti-char des Moulins, situé à la sortie de plage D3, est comblé
par les troupes du génie. 20 H 00 : Les hommes
du 4 Commando arrivent dans le village de Hauger. Ils passeront la soirée
à y établir de solides positions défensives. 20
H 00 : Six chars du Panzer-Grenadier-Regiment 192, suivis d'infanterie motorisée
ont réussi a s'infiltrer dans les lignes britanniques après l'engagement
sur la crête de Périers sur le dan. Ils atteignent la côte
aux environs de Lion sur mer. 20 H 00 : Les hommes du
First Suffolk Regiment s'emparent du site Hillman situé sur la commune
de Colleville sur orne ( aujourd'hui Colleville - Montgomery ) au dessus de SWORD
BEACH. Ce point fortifié, composé d'une douzaine d'ensembles bétonnés,
était le quartier général du 736ème régiment
de grenadiers.
21 H 00 : Mission "Keokuk": 32
planeurs Horsa remorqués par les C-47 du 434th Troop Carrier
Group atterrissent sur la LZ "E" au nord de Hiesville.
Ils apportent 165 hommes du QG et du service médical, 40
jeeps, 6 motos, 6 canons de 57mm et 19 tonnes d'équipement
destinés à la 101st Airborne.
21 H 00
: Début de l'opération Mallard. Une armada aérienne de 249
appareils se présente sur la côte normande face à Ouistreham.
Les appareils des 38th et 46th Group amènent en remorque 219 planeurs Horsa
et 30 planeurs Hamilcar qui constituent les renforts pour la 6ème division
aéroportée britannique. Deux Landing Zone sont prévues pour
ces appareils. La LZ "N" située au nord de Ranville sur le même
emplacement que la DZ "N" et la LZ "W" située entre
les villages de Bénouville et de St Aubin d'Arquenay. 256 planeurs étaient
prévus au départ d'Angleterre mais divers incidents ou accidents
réduisirent ce nombre à 249 au dessus des côtes de France.
Les remorques des planeurs sont larguées au dessus de Ouistreham et les
planeurs amorçent leur descente tandis que, quelques minutes plus tard,
des milliers de parachutes emportant du matériel sont largués sur
les LZ. Dès que les premiers planeurs arrivent sur la LZ "W"
les allemands ouvrent le feu au canon et au mortier. Malgré cela les pertes
de la 6th Airlanding Brigade sont légères et l'opération
est un succès. 21 H 00 : Le Général
FEUCHTINGER, commandant la 21. Panzer Division, aperçoit à partir
de la crête de Lebisey, les planeurs de l'opération Mallard se poser
près de St Aubin d'Arquenay. Il annule son projet de pousser en direction
de la côte avec le reste de ses panzers et envoie seulement 3 compagnies
portées vers la mer. Cette attaque tombe dans une embuscade tendue par
les canadiens. Les survivants sont obligés de se replier vers Caen. La
seule attaque allemande de la journée a échoué.
21 H 30 : Le général MONTGOMERY
s'embarque à Portsmouth sur le destroyer H.m.s Faulknor pour
rejoindre la Normandie et prendre le commandement de ses troupes.
Il débarquera le 8 juin au matin.
22
H 30 : Troisième bombardement aérien pour la ville de CAEN.
Le quartier du port est très sévèrement touché. 22
H 30 : Arromanches est libéré. Les alliés sont dans les
faubourgs de Bayeux. 23 H 00 : Le colonel Thomas J.B.
Shanley (2/508th) décide d'abandonner l'attaque du pont de la Douve à
Pont l'Abbé et, avec son groupe, gagne le lieu de rassemblement du régiment
: une levée de terre connue sous le nom de "colline 30". Arrivé
sur place le groupe organise la position défensivement. MINUIT
: Près de 170 000 hommes se battent en Normandie. Le commandement allié
est optimiste. Les divisions de renforts continuent a affluer. Les pertes sont
bien inférieures aux prévisions. Les américains ont perdu
6600 hommes, les britanniques et les canadiens près de 4000. En tout 10000
tués, blessés ou disparus sur un effectif engagé de près
de 300 000 hommes. Le jour le plus long s'achève.
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