La 9th U.S. Army Air Force en Normandie


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 A-16 - Brucheville

Au tout début du mois de juillet (J+25), malgré la rapidité avec laquelle les terrains étaient construits 8 seulement sur les 12 prévus étaient ouverts. Cela était du en fait à l'étroitesse de la tête de pont par rapport à ce qui avait été planifié. Le 5 au soir le 843ème Bataillon du Génie de l'Air arrive à Brucheville et commence dès le lendemain les travaux de construction de l'Advanced Landing Ground A-16.

Le 7 juillet, alors que les travaux n'ont débuté que la veille, arrivent le 53rd squadron du 36th F.G. avec un détachement de F-5 "Lightning" du 10th P.R.G. (Photographic Reconnaissance Group).
A ce moment de la guerre, la 9th Air Force possédait un Group de Reconnaissance Photo dépendant directement du Quartier Général de Lewis Brereton en attendant qu'il soit mis directement à la disposition de Patton dès que la TUSA aurait débarqué.
Le 53rd venait de Kingsnorth où il était basé auparavant avec les 22nd et 23rd squadrons composant le 36th F.G. Il les précédait sur le Continent d'environ un mois car les 2 autres n'arrivèrent que le 3 août alors que la TUSA dont ils allaient désormais dépendre venait de débarquer. Le Gal Weyland, quittant Cricqueville sur A-2, commandant le XIXth TAC établit son QG auprès du Général Patton à Néhou dans la Manche pour élaborer les plans de campagne devenant désormais indépendants de ceux de la FUSA.

CODE
& NO
NAME OF AIRDROME AND COORDINATES
RUNWAY
DEVELOPMENT
INITIAL
CONST
DATE
INITIAL
OPERA-TIONAL
DATE
DATE OF
RELEASE
BY USAAF
MONUMENT
No
LENGTH
WIDTH
SURFACE
GRID
AZ
ENG
CDT
Starlight
A - 16
Brucheville
T-418916 (LZ1)
1
5000
120
3600 PBS
1400 ETH
70°
F/B
843
Lt Col.
Munson
27-6-44
2-8-44
5-9-44
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SOURCES : USAF Historical Division Air University Department of the Air Force. The History of IX Engineer Command. Airfield statistics annex.
General Herbert W. Ehrgott, USAF, Chief of Staff, IX Engineer Command

Les avions du 36th Fighter Group à Brucheville (A 16).

36th Fighter Group
22nd Fighter Sq.
code 3T
23rd Fighter Sq.
code 7U
53rd Fighter Sq.
code 6V

Le Group était entièrement équipé de Republic P-47 "Thunderbolt". Durant la bataille de Normandie il semblerait que le modèle en dotation soit sinon entièrement, tout du moins en immense majorité du type "Razorback", c'est à dire avec une verrière à armatures dite "bird cage" avec un dos de fuselage la prolongeant vers la queue n'offrant une vision vers l'arrière que très limitée nécessitant un rétroviseur au dessus du pare-brise. Des différents rapports et comptes-rendus lus, il ressort en effet que les toutes premières versions "cockpit bulle", c'est à dire à vision totale ne furent livrées qu'à partir du 6 juin (il en fut d'ailleurs de même avec les P-51 Mustang).

Le 53rd squadron arrivant dès le lendemain du début des travaux, le 7 juillet, il est vraisemblable qu'il était très majoritairement équipé de P-47 D-20-RE encore revêtus pour la plupart de leur "livrée Débarquement" c'est à dire les "full Invasion stripes", bandes blanches et noires sur les intrados et extrados des ailes et tout autour du fuselage.
Les 2 autres squadrons arrivant à Brucheville début août, il est par contre fort possible que la dotation en P-47 "bubble canopy" fût plus importante en leur sein et que les bandes d'invasion ne figurassent plus sur les surfaces supérieures. Les couleurs de squadron, à savoir le rouge pour le 22nd , le jaune pour le 23rd et le bleu pour le 53rd ne furent apposées qu'à l'automne. C'est donc avec des bandes d'identification standard que les "T.bolt" ont combattu en Normandie.

Durant toutes les opérations du Jour J et les suivantes les marquages de couleurs furent une exception dans les groups de chasse de la 9th contrairement à ceux de la 8th […] La raison tenait dans la nature même des missions d'une Air Force Tactique qui ne requérait pas une identification de group particulier ni de squadron à l'intérieur de celui-ci, ce qui était le cas dans une Air Force stratégique évoluant en vastes formations. Au contraire, dans la 9th il était bien rare que l'importance de la formation excédât le niveau du squadron. C'est pourquoi leurs pilotes travaillant toujours à basse altitude au plus près des troupes au sol préféraient que leurs avions soient le plus discrets possibles. Comme disait l'un d'entre eux : "Un lâcher de bombes à basse altitude avec des "jugs" (cruches, surnom souvent donné aux P-47 au regard de son aspect assez ventru) aux nez barbouillés de couleurs rutilantes auraient eu quelque chose d'incongru." (The 9th Air Force in World War II - Kenn C.Rust - Aero publishers, Fallbrook, Californie 1970).

Hall of Fame, 36th Fighter Group

- Le 2 août, découverte et destruction d'un train de munitions à Noyon et mitraillage d'un autre près d'Appilly, et, pour finir, d'un transport d'huile et de péniches sur le canal de l'Oise.
- Le 7 août, attaque de la gare de triage de Chartres. 85% des wagons de marchandises détruits.
- Le 11, informé que des unités blindées menaçaient l'avance du XV Corps sur Alençon, le 36th attaqua des objectifs à St Rémy du Plain et détruisit 4 chars avant de mitrailler la commune. Un squadron repéra un convoi ennemi au sud-est de Sées. Autorisé par les troupes au sol à intervenir, 9 chars et 24 véhicules furent détruits. Une troisième sortie eut pour mission de détruire des objectifs dans le secteur nord-est d'Alençon. Guidé par contrôle terrestre, une série d'attaques permit au Group de revendiquer 5 chars détruits et 8 endommagés, tandis qu'une 4ème sortie fut menée contre un Tigre qui empêchait la progression d'une colonne US toujours au nord-est d'Alençon. 15 bombes de 500lbs furent larguées, et la colonne put reprendre sa marche en avant, début de la fermeture de la Poche de Falaise.
- Le 12, attaque de 6 destroyers par 8 P-47 dans le port de Lorient en laissant un en flammes.
- Le 13, dans le secteur d'Argentan où le XV corps continuait à avancer sous la protection du XIX TAC, les 3 squadrons du 36th revendiquèrent la destruction de 400 à 500 véhicules sur les 800 à 1000 qui stationnaient sur les routes du secteur (le largage en vol rasant d'un réservoir d'essence ventral en détruisit 12 à lui seul).
- Plus tard une autre sortie d'un de ses squadrons permit la destruction de 50 autres.
- Le 25 août, dans le secteur Soissons-Laon-Reims, des attaques contre les voies ferrées permettent au 36th F.G. de revendiquer la destruction de 5 locomotives et 40 wagons.
- Le 1er septembre, juste avant de partir pour A-35 au Mans, le Group est engagé dans une vaste opération d'interdiction au Sud de la Loire pour couvrir les flancs de la TUSA fonçant vers l'Est pour laquelle il recevra une première D.U.C. (Distinguished Unit Citation).

© Textes et illustrations: F. Robinard pour http://www.6juin1944.com - Tous droits réservés ©
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