Le
840ème bataillon de génie de l’Air débarqua dans
la première quinzaine de juillet sous le commandement du Lt. Col. J.M.Keane
et se dirigea le 24 juillet vers le site qui lui était assigné
entre Méautis et Auvers immédiatement à l’est de
Carentan, endroit qui venait tout juste d’être libéré
par la 4th U.S.I.D. Ils avaient pour mission d’édifier un ALG du
même modèle que les aérodromes voisins, c’est à
dire de 3 600 pieds de longueur pour une largeur de 120 pour le stationnement
d’un Group de chasseurs. Et comme pour les autres terrains, comme nous
l’avons déjà vu, ils eurent à construire un prolongement
de la piste de 1400 pieds pour en faire un aérodrome pour chasseurs-bombardiers
plus lourdement chargés donc exigeant une piste d’envol plus longue
portée à 5000 pieds (1 524 mètres). Si la partie principale
était recouverte de jute bitumineux PBS recouvert de grillage à
maille carrées SMT, le prolongement était en terre compactée.
83 alvéoles furent aménagées, un peu plus que les 75 habituelles,
de part et d’autre des taxi-ways ceinturant la piste d’envol. C’est
le seul terrain que le 840th EAB construisit en Normandie mais il fut affecté
à la maintenance de quelques autres avant de partir pour Dreux.
SOURCES : USAF Historical Division Air University Department of the Air Force. The History of IX Engineer Command. Airfield statistics annex.
General Herbert W. Ehrgott, USAF, Chief of Staff, IX Engineer Command
Arrivée des «Masters of the sky
»
50th Fighter Group
10th Fighter Sq.
code T5
81st Fighter Sq.
code 2N
313th Fighter Sq.
code W3
Le
terrain fut entièrement terminé à la mi-août et prêt
à accueillir ses hôtes, les P-47 du 50th Fighter Group (voir A-10)
qui, dans le cadre du redéploiement entre les avions du IX TAC et du
XIX TAC, déménageait du terrain A-10 situé de l'autre côté
de Carentan, à l'est . C'était aussi un soulagement pour les hommes
car le terrain A-10 devenait quelque peu boueux voire dangereux et il devenait
urgent d'y effectuer des travaux de consolidation. Quoiqu'il en soit ce déplacement
d'une dizaine de kilomètres vers l'est les rapprochait un peu de leur
nouvel objectif : le port de Brest. Les relations des hommes du Group avec les
civils s'avérèrent excellentes grâce au curé du village
qui apportait chaque jour des produits des fermes environnantes tant aux sapeurs
du génie qu'aux aviateurs dès qu'ils arrivèrent sur le
terrain. Il est vrai que la population vivait encore sous le choc des terribles
combats dont Carentan et ses environs avaient été l'enjeu entre
les paras allemands et américains. De plus, elle avait été
marquée par le drame de la mort du Général Théodore
Roosevelt qui avait établi son PC dans le presbytère et qui y
décéda d'une crise cardiaque en revenant d’une inspection
sur le front le 13 juillet.
Le Group appartenait au 84th Wing du IX TAC du Major Général Quesada
en soutien de la 1ère Armée (FUSA). Il a opéré depuis
la Normandie durant toute la durée de la bataille et il ne déménagera
que les 4 et 5 septembre pour Orly (A-47).
.
Republic P-47 D-22-RA Thunderbolt du 81st F.S./ 50th F.G.
qui s’est écrasé à l’atterrissage en Suisse
en octobre 44
Le système de désignation des
avions de l’USAAF (designation system)
En place de puis 1924 puis revu en 1941,
se décomposait de la façon suivante :
1.
Le nom de la firme conceptrice
Republic
2.
Une lettre ou 2 identifiant la mission de l’avion. Ici
P pour Pursuit (la lettre F pour fighter n’étant adoptée
qu’en 1947 à la naissance de l’aviation en tant qu’arme
indépendante)
P
3.
Un chiffre précédé d’un tiret indiquant
son ordre dans le cahier des charges de l’USAAF
-47
4.
Une lettre de A à Z (moins les lettres I et O trop
proches des chiffres 1 et 0) indiquant une nouvelle version ou une modification
du même appareil. La 1ère version ne portait pas de lettre.
D
5.
Le «block number » indiquant des différences
d’équipement, précédé d’un tiret
constitué de nombres croissant par multiples de 5 et de 1. Les modifications
mineures effectuées hors usine conceptrice étaient enregistrées
par l’attribution d’un block number entre 0 et 5.
-22
6.
Suit un groupe de 2 lettres (manufacturer’s letters)
précédées d’un tiret indiquant le nom du constructeur
lorsqu’il n’est pas le concepteur ou l’usine filiale quand
ce n’est pas l’usine mère.