La 9th U.S. Army Air Force en Normandie


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 A-7 - Azeville / Fontenay

Troisième chantier pour le 819th EAB…
Après l’ELS de Pouppeville puis l’ALG A-6 de Beuzeville/Ste Mère, les voici maintenant encore un peu plus près de Cherbourg, dans un triangle Azeville, Fontenay sur Mer, St Marcouf, à 10 km au nord d’A-6. Le 16 juin, considérant que le plus gros du travail avait été fait sur A-6, la compagnie A arrive dans les avenues de ce qui avait été un des plus beau château de Normandie. La piste en longera une et coupera l’autre. Pendant une grande partie de la construction, ils se trouveront sous le feu ennemi mais ils n’eurent à subir aucun gros dégât, ni perte en hommes. La piste resta au standard initialement prévu pour les chasseurs, à savoir une piste de 3600 pieds de long car elle ne pouvait pas être portée à 5000 pieds sans avoir à effectuer de gros travaux de terrassement. Le terrain a pris bizarrement le nom d’Azeville bien qu’il ne fût pas du tout situé sur le territoire de cette commune mais sur celui de Fontenay sur Mer pour la piste et le taxi-way nord et St Marcouf pour les taxi-ways sud. Le 23 juin, une partie du Bataillon part pour Cretteville pour commencer les travaux du futur ALG A-14. En fait la construction sera menée conjointement sur les 2 terrains qui seront mis en service à 2 jours d’intervalle.
Le 2 juillet, tout est prêt pour l’arrivée des P-47 du 365th Fighter Group.

CODE
& NO
NAME OF AIRDROME AND COORDINATES
RUNWAY
DEVELOPMENT
INITIAL
CONST
DATE
INITIAL
OPERA-TIONAL
DATE
DATE OF
RELEASE
BY USAAF
MONUMENT
No
LENGTH
WIDTH
SURFACE
GRID
AZ
ENG
CDT
FROSTY
A-7
SPEARTOP
Azeville
0-353045 (LZ1)
1
3600
120
SMT
80°
819
Lt Col.
Max G.
McCrory
16-6-44
2-7-44
15-9-44
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SOURCES : USAF Historical Division Air University Department of the Air Force. The History of IX Engineer Command. Airfield statistics annex.
General Herbert W. Ehrgott, USAF, Chief of Staff, IX Engineer Command.

Le 365th FIGHTER GROUP  «Hell Hawks»

365th Fighter Group
386th Fighter Sq.
code D5
387th Fighter Sq.
code B4
388th Fighter Sq.
code C4

Les squadrons n’avaient pas d’emblèmes particuliers mais utilisaient abondamment celui du Group qui ne fut jamais reconnu officiellement.

Marquages des P-47 du 365th Fighter Group.

Durant la campagne de Normandie, les couleurs des squadrons ne furent pas portées sur les P 47 du Group. Ils avaient tous le marquage standard du type AEAF s’ajoutant aux marques officielles propres à l’USAAF.

Le serial (chiffre porté sur la dérive des avions américains) est le numéro d’identité de l’avion . C’est sous ce numéro qu’il figure sur les registres tant de l’USAAF que ceux du constructeur. Il résulte de la combinaison de l’année de sa construction ou du contrat passé pour ladite construction et d’un numéro d’ordre constructeur figurant sur ledit contrat. La connaissance de ce chiffre est essentielle pour pouvoir retracer l’historique d’un aéronef car c’est ce numéro qui est conservé pour la postérité. Le chiffre commençant par un 2 indique qu’il a été construit ou qu’il figure sur un contrat passé en 1942 car seul le dernier chiffre est conservé pour l’établissement du numéro d’identification de série (serial number).

Historique du Group.

Formé en tant que 365th Fighter Group le 27 avril 1943 et mis en activité le 15 mai, ses pilotes s’entraînèrent sur P-47 jusqu’à leur arrivée sur le terrain de la RAF à Gosfield en décembre pour être versés dans la 9th Air Force. Quelques semaines passèrent avant qu’ils reçoivent la totalité des 75 avions formant un Group et ce n’est pas avant la mi-février 1944 qu’ils furent mis en situation opérationnelle.
Leurs premières missions, effectuées au profit de la 8th Air Force, consistaient à escorter les B-17 «Flying Fortress» et les B 24 «Liberator» dans leurs missions de bombardements. C’est lors de l’une d’entre elles, le 2 mars, que le 365th rencontra pour la première fois, les premiers chasseurs ennemis à Bastogne. Ce ne fut pas une mauvaise affaire car s’il enregistra la perte d’un Thunderbolt, il revendiqua 6 victoires dont une de taille, provoquant la fin mortelle d’Egon Mayer, Gruppen Kommandeur de la JG 2 , as de la Luftwaffe aux 102 victoires toutes obtenues sur le front de l’Ouest.
Le 5 mars, après seulement 9 missions à son actif, le Group est déplacé sur le terrain de la RAF à Beaulieu dans le Hampshire. Dès leur arrivée, les pilotes subirent 2 semaines d’entraînement intensif en matière d’attaque au sol et de bombardement, à la suite de quoi ils accomplirent les mêmes missions que tous les autres groups de chasseurs-bombardiers qui allaient être mis à contribution dans le cadre d’Overlord. Durant les opérations du Jour J, 2 P-47 furent perdus. Le jour suivant sur les 12 missions incombant au 365th , 5 autres ne rentrèrent pas.
Le palmarès du 365th en combat aérien se révéla être un des plus étoffé. Durant les 4 mois où il a séjourné à Beaulieu, il fut crédité de 29 victoires dont 8 d’entre elles pour la seule journée du 25 juin.
Le 26 juin le Colonel Ray J.Strecker prend le commandement du Group au moment où le Général Quesada rend visite aux pilotes pour leur préciser ce que l’on attend d’eux une fois sur le Continent : bombardement systématique des positions ennemies derrière la bomb line, couverture des troupes et reconnaissance armée. Rien de plus que ce qu’ils savaient déjà faire et qu’ils firent avec brio tout au long de la campagne de Normandie, effectuant parfois une demi-douzaine de sorties journalières.
Le 29 juin, 36 P-47 du Group sont chargés d’une mission de bombardement autour de Périers. A peine avaient-ils quitté le sol et rentré le train d’atterrissage qu’ils étaient au-dessus de l’objectif !
Le 2 juillet, le lieutenant colonel Robert L.Coffey devint le 3ème as sur Thunderbolt de toute la 9th Air Force. Les pertes furent minimes jusqu’à ce que le Group entre en action dans son nouveau rôle de chasseur-bombardier. Le chiffre augmenta alors pour atteindre celui de 24 avant de partir s’installer en Normandie le 26 juin sur A-7 pour le premier échelon, déménagement terminé pour le Group entier le 6 juillet (388th fighter squadron).
Lorsque le Group arrive sur le Continent, fin juin, les dernières poches de résistance à Cherbourg tombent une à une et la ville peut être considérée comme libérée mais le port est complètement détruit et encombré de toutes sortes d’épaves et d’installations détruites par les équipes de démolition allemandes. Sa prise revêtait une importance capitale pour les alliés même s’il ne put être d’une grande utilité avant le mois d’octobre.
Dépendant du 9th Tactical Air Command, les «Hell Hawks» volaient en soutien direct de la FUSA du Général Hodges, successeur d’Omar Bradley, mais il volèrent pendant quelque temps après le 1er août 1944 en couverture de TUSA de Patton.

La vie sur A-7.

Durant les 14 mois et demi d’opérations, du 22 février 1944 au 8 mai 1945, le 365th perdit 69 hommes. La plupart d’entre eux étaient pilotes. Ne revoir ni «son avion», ni «son pilote» était la chose la plus effrayante pour un mécano. Il ne pouvait cependant rester trop longtemps dans l’affliction. L’un d’entre eux, Don Shilling, a perdu le sien 3 jours après le Jour J. «Vous tournez en rond comme un lion en cage » dit-il, « il fallait éviter de vous asseoir et de broyer du noir et vous faire violence pour surmonter l’épreuve».
Pour les pilotes et les mécanos, la vie sous la tente était la règle mais beaucoup d’hommes étaient heureux d’avoir pour toit une simple bâche tendue au-dessus de leur «fox hole» (trou individuel).
Quand le travail était terminé rapporte un sergent spécialiste les mains étaient lavées à l’essence. La douche était rare, sinon inexistante, et le menu standard était à base de rations K ou C encore qu’il y eût des roulantes mais le personnel disséminé tout au long du terrain, ne pouvait pas s’y rendre tous les jours.
Cependant, petit à petit, une vie moins spartiate s’installa sur le terrain. Les hommes qui commençaient à bien connaître leur environnement, s’y acclimataient. Douches et cuisines furent installées. Les repas qui y étaient servis étaient de bonne qualité et les relations avec les riverains tout à fait cordiales.
Le 14 août, tandis que le quartier général et l’administration du Group se dirigent en convoi routier vers Lignerolles près de Balleroy sur leur nouveau terrain (A-12) tandis que 12 P-47 du 388th squadron s’envolent pour une mission sur la poche de Falaise. Le soir ils s’y poseront et seront bientôt suivis par le reste du Group qui laissera la place au 363rd Fighter Group sur Mustang.
Durant son séjour sur A-7, le Group ajouta 12 victoires aériennes à son tableau de chasse, ainsi que 4 probables et 5 avions détruits au sol. De 4 à 6 missions étaient effectuées journellement.

        

Les 2 photos ci-dessus, prises au même endroit, montrent les commandants des 2 unités présentes tour à tour sur A 7. A gauche le colonel Ray J. Stecker aux commandes de son P-47 D 27 RE sur A-7 construit (voir plan du terrain) dans le parc du Château de Fontenay détruit lors des combats du Débarquement. A droite le colonel James B. Tipton commandant le 363rd F.G. équipé de Mustangs qui succèdent aux P-47s. Entre les 2 photos, le malheureux château a encore perdu quelques cheminées.

Le 363rd FIGHTER / TACTICAL RECONNAISSANCE GROUP

363rd Fighter Group
380th Fighter
160th TR Sq.
code A9
381st Fighter
161st TR Sq.
code B3
382nd Fighter
162nd TR Sq.
code C3

Historique du Group.

Le 363rd Fighter Group a été créé en février et mars 1943 et mis en activité le 1er août sur Hamilton Field en Californie où il s’entraîna sur Bell P-39 Airacobra. Déménageant de terrain en terrain en Californie, il était intégré dans sa force de défense.
Affecté au théâtre des opérations extérieures, il fit mouvement sur la Grande-Bretagne où il était appelé à entrer dans la 9th Air Force. Sur le terrain de la RAF de Keevil, il fut rééquipé de North American P-51B Mustang. Les squadrons du Group furent alors affectés à l’escorte de bombardiers et chasseurs-bombardiers sur la France, l’Allemagne et les Pays-Bas. En mai 1944, alors que le Group est à Stapelhurst, le Colonel James B. Tipton en prend le commandement.
Le 6 juin, il est chargé d’escorter les transports de troupes parachutistes et les planeurs au-dessus de la Manche puis du Cotentin.
Durant les deux semaines qui suivirent, il connut une période d’activité particulièrement intense qui se traduisit par 19 victoires confirmées, hélas compensées par autant de pertes dues principalement aux tirs antiaériens de la flak.
Le group ne présentait pas d’ailleurs un tableau de chasse particulièrement avantageux car depuis son activation en Grande-Bretagne son bilan était légèrement déficitaire. 41 victoires pour 43 pertes.

D’abord basé à Maupertus, près de Cherbourg dans les premiers jours de juillet, le Group qui était attaché au 100th Fighter Wing chargé d’appuyer et de couvrir la 3ème Armée US de Patton au sein du XIX Tactical Air Command du Général Weyland, fit mouvement sur A-7 le 22 août. La piste, un peu juste pour les P-47 lourdement chargés convenait parfaitement aux mustangs beaucoup plus légers, d’autant plus que trois jours après leur arrivée, ils furent transformés peu à peu en F-6 équipés de caméras afin de devenir «les yeux» de la TUSA. En effet le 363rd Fighter Group devenait le 363rd Tactical Reconnaissance Group et le 380th fighter squadron devenait le 160th TRS, le 381st, le 161st et le 382nd, le 162nd TRS.
Le 363rd TRG devant suivre l’avance fulgurante de Patton sur le flanc sud des armées alliées, il ne resta finalement que très peu de temps à Azeville/Fontenay puisque le 14 septembre, il prenait ses nouveaux quartiers au Mans (A-35).

© Textes et illustrations: F. Robinard pour http://www.6juin1944.com - Tous droits réservés ©
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