Au
matin du 1er juillet, alors que le jour n'était pas encore levé,
les 18 officiers et les 569 sapeurs du 818th Engineer Aviation Battalion, débarquèrent
à Utah Beach et se retrouvèrent au «Field 30», à
envron 5 km de Ste Mère Eglise, lieu de rassemblement des unités
de la 9th Air Force débarquées pour rendre le matériel
de débarquement et les équipements individuels de sauvetage. Peu
à peu le matériel permettant aux moteurs de respirer sous l'eau,
les bâches et housses imperméables ainsi que les ceintures de sauvetage
individuelles furent entassées pêle-mêle devant les magasiniers
des unités chargées de leur récupération qui tentaient
d'en faire l'inventaire. Dans ce lieu la confusion la plus extrême régnait.
Les chauffeurs procédaient au «de-waterproofing» de leurs
véhicules dans l'obscurité tandis que les hommes livrés
à eux-mêmes et parvenus ici individuellement se groupaient tant
bien que mal pour avaler à la va-vite le contenu de boîtes de ration.
Un peu plus tard dans la matinée, le Major Cutter réussit enfin
a prendre contact avec le 922nd Engineer Aviation Regiment dont dépendait
le Bataillon. Dans l'après-midi un représentant du quartier général
de ce régiment arriva enfin au Field 30. Il apportait les instructions
signifiant au Bataillon qu'il devait se rendre dans la région de Cerisy-la-Forêt,
à moins de 5 km du front, pour y construire un ALG (advanced landing
ground ou aérodrome avancé). Il fut décidé que le
Major Cutter et le Lt Batchelder prendraient la tête d’une équipe
de sapeurs-démineurs afin de reconnaître les lieux et d’aménager
une zone suffisamment sécurisée afin de pouvoir y dresser le bivouac
pour le bataillon.
A 7h00 le 2 juillet, le convoi s'ébranlait vers la nouvelle station.
Traversant les villes de Ste Mère Eglise, Carentan, Isigny, ils arrivèrent
finalement à Cerisy-la-Forêt au soir du même jour. C’est
à ce moment que le major Cutter fut informé que la mission était
ajournée et que le Bataillon n’avait plus de tâche à
accomplir dans l’immédiat.
Le Quartier général et la compagnie de service ainsi que la compagnie
B établit son campement sur place tandis que la compagnie A reçut
des instructions pour renforcer le 834th EAB occupé à la construction
de A-9D au Molay et la compagnie C à Balleroy pour aider le 820th sur
A-12.
Des mouvements de personnel intervinrent durant tout le mois de juillet et c’est
le 31, enfin au complet, que le 818th EAB entreprit la construction d’un
nouveau terrain qui prendra le nom de code de A-19. Il était situé
près de la côte 192, un endroit qui avait été le
théâtre de durs combats durant la bataille de Saint-Lô. Il
en subsistait les traces encore bien visibles et des corps de soldats allemands
et américains furent découverts enterrés à la hâte
dans les talus des haies qui bordaient les champs. Tout autour, ce n’était
qu’arbres déchiquetés et ruines jusqu’à St
Lô dont il ne restait presque plus rien.
CODE
& NO
NAME OF AIRDROME AND COORDINATES
RUNWAY
DEVELOPMENT
INITIAL
CONST
DATE
INITIAL
OPERA-TIONAL
DATE
DATE OF
RELEASE
BY USAAF
MONUMENT
No
LENGTH
WIDTH
SURFACE
GRID
AZ
ENG
CDT
Form
A - 19
La Vieille
T-453745 (LZ1)
1
3600
1400 (ext.)
120
3600 PBS+SMT
1400 ETH
8°
818 EAB
Maj.
J.E. Minohan
31-7-44
14-8-44
7-9-44
none
SOURCES : USAF Historical Division Air University Department of the Air Force. The History of IX Engineer Command. Airfield statistics annex.
General Herbert W. Ehrgott, USAF, Chief of Staff, IX Engineer Command
Arrivée du 370th FIGHTER GROUP
C'est finalement le 15 août qu'arrivèrent
les premiers éléments du 370th Fighter Group en provenance de
3 terrains différents. En effet, depuis le 27 juillet, date de la décision
du déplacement du Group vers la France, il avait été contraint
de se disperser sur 3 terrains. Si le QG et l’administration générale
étaient sur A-3 en compagnie du 402nd squadron, le 401st était
basé sur A-1 et le 485th sur A-4.
370th Fighter Group
401st Fighter Sq.
code 9D
402nd Fighter Sq.
code E6
485th Fighter Sq.
code 7F
401st Fighter Sq.
402nd Fighter Sq.
485th Fighter Sq.
Les P-38 du 370th Fighter Group.
Les P-38 portaient des symboles géométriques
sur les surfaces verticales externes de l’empennage: le carré pour
le 401st, le cercle pour le 402nd et le triangle pour le 485th squadron. La
lettre identifiant l’avion à l’intérieur du squadron
était portée sur les surfaces verticales internes de la queue.
Bien qu’il y eût des exceptions, la règle générale
voulait que la couleur du squadron soit portée en avant de la casserole
d'hélice – jaune pour le 401st, blanc pour le 402nd et rouge pour
le 485th – et le rouge, couleur du Group sur la partie postérieure
de la casserole, sur l'extrême pointe du nez et, avec des formes variées,
sur la lèvre des entrées d'air, soit de toutes les entrées
d’air soit seulement de celles des fuselages ou bien encore sur les raccords
Karman entre la nacelle et les ailes. Sur les P-38 non camouflés du 402nd
le blanc était remplacé par le bleu foncé ou le noir.
402nd Squadron: «kwitcherpis’n» du lt.
Jack Cheatham. Posé sur le ventre en Belgique le 13/10/1944
Historique.
Créé le 25 mai 1943, le 370th
Fighter Group fut mis en activité le 1er juillet à Westover Field,
Massachussets. Le Group s’entraîna d'abord avec des P-47 sur différentes
bases d'entraînement de la 1st Air Force en Nouvelle-Angleterre avant
d’être envoyé en Europe pour être intégré
au sein de la 9th Air Force en janvier et février 1944 sur le terrain
de la RAF à Aldermaston.
A son arrivée, les pilotes s'attendaient à être équipés
de Thunderbolts puisqu’ils avaient toujours volé sur ce type d’appareil.
C'est donc avec un certain étonnement que leur commandant, le Colonel
Howard F. Nichols, apprit qu'ils allaient, en fait, être équipés
de P-38. Quelques uns arrivèrent d’ailleurs à Aldermaston
durant les 18 jours où ils y stationnèrent. Cette base destinée
aux opérations aéroportées, ils furent déplacés
à Andover.
Devant se reconvertir sur Lightning, ce n'est pas avant le 1er mai 1944 qu'ils
furent déclarés opérationnels.
Ils participèrent à toutes les missions dévolues à
la 9th Air Force dans le cadre de la préparation des opérations
du Débarquement: bombardements en piqué des installations radar
côtières et des postes de DCA, escortes de Marauders et d’Havocs
bombardant ponts et gare de triages en France.
Le 6 juin, ils furent un des éléments de la couverture des troupes
d’assaut durant leur traversée de la Manche et ensuite sur les
plages et en arrière de celles-ci.
Dans les jours qui suivirent, les P-38 du Group furent plus particulièrement
occupés à effectuer des missions de reconnaissance armée
sur la presqu’île du Cotentin jusqu'à la fin du mois.
En
juillet ils furent mis à contribution dans le secteur de St Lô,
bombardant et mitraillant emplacements d'artillerie, troupes, dépôts
de ravitaillement et chars.
Le 17 juillet, pour la première fois depuis le début du conflit,
des bombes incendiaires au napalm furent larguées par 14 Lightnings du
402nd squadron sur un dépôt d'essence près de Coutances.
L'opération était dirigée par le Colonel Nichols, commandant
du Group.
En France à partir du 24 juillet 1944, ils quitteront A-1, A-3 et A-4
pour La Vieille (A-19) le 15 août. Début septembre, ils quitteront
peu à peu la Normandie pour Dreux (A-41) puis Lonrai près d’Alençon
(A-45).
Place du 370th F.G. dans l’organigramme
de la 9th Air Force durant la bataille de Normandie.