La 9th U.S. Army Air Force en Normandie


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 E-1 devenu A-21 C - Saint Laurent sur Mer

Sur Omaha, rien ne se passait comme prévu pour qui que ce soit et il en fut également ainsi pour le 834th EAB qui avait essayé à plusieurs reprises de débarquer sur le secteur planifié à Vierville sur Mer. Mais des tirs de barrage particulièrement denses empêchèrent le rhinoferry chargé de les mettre à terre d’approcher du rivage.

Cela dura toute la journée. Il fut décidé avec le Lieutenant-Colonel Livingston commandant le bataillon, de faire une nouvelle tentative le lendemain matin soit à J+1 sur une plage plus accessible, plus à l’est, sur la commune de St Laurent sur Mer. Mais il y avait toujours, sporadiquement, des tirs de 88 et de mortiers sur la plage que les pilotes du rhino ne connaissaient pas trop car ce n’était pas leur objectif initial. Des soldats durent les guider à travers les obstacles vers la plage où débarquèrent une centaine d’hommes avec matériel et véhicules.

CODE
& NO
NAME OF AIRDROME AND COORDINATES
RUNWAY
DEVELOPMENT
INITIAL
CONST
DATE
INITIAL
OPERA-TIONAL
DATE
DATE OF
RELEASE
BY USAAF
MONUMENT
No
LENGTH
WIDTH
SURFACE
GRID
AZ
ENG
CDT
E-1
A-21C
St Laurent sur Mer
T-670900 (LZ1)
1
3400
100
ETH
110°
834
Lt Col.
John J.
Livingstone
7-6-44
7/9-6-44
25-8-44
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SOURCES : USAF Historical Division Air University Department of the Air Force. The History of IX Engineer Command. Airfield statistics annex.
General Herbert W. Ehrgott, USAF, Chief of Staff, IX Engineer Command.

Des reconnaissances poussées vers Vierville où devait être construit l’ELS ont montré que le site n’était pas encore assez sécurisé pour y entamer des travaux. Il a alors été décidé de le construire là où ils avaient débarqué entre les Moulins et la vallée du Ruquet sur le haut de la falaise. Un paysage par ailleurs assez semblable à celui initialement prévu. Dans la nuit, le reste du bataillon avait fini par débarquer au lieu initialement prévu près de Vierville et après avoir essuyé des tirs d’armes automatiques auxquels ils répliquèrent, rejoignirent leurs camarades à St Laurent. Finalement, malgré tous ces ennuis, le bataillon n’eut à déplorer qu’un seul blessé durant ces opérations. Ce qui ne fut pas le cas des 5 LCT qui devaient débarquer, à H+ 2h30 un poste de contrôle aérien de la RAF devant la sortie D3. Ayant perdu beaucoup d’hommes, 12 tués et 50 blessés et de matériel, 2 radars sur 3 furent détruits, finalement le radar rescapé, un AMES type 15 fut installé avec le poste de contrôle (21st Base defence Sector, 85th Group) les 8 et 9 juin à l’extrémité ouest de la piste. Le radar a fonctionné dans la nuit du 9 au 10 juin avant d’être transporté à St Pierre du Mont.

Les engins des «Dozer Devils» (les diables sur bulldozer), nom familier donné à ce bataillon né le 15 mai 1942 dans le Massachussets, arrivé en Grande-Bretagne le 17 août de la même année en prévision de la «greatest Amphibious Operation in History», se mirent au travail et une piste sommaire fut très rapidement aménagée tandis que les combats faisaient encore rage entre Vierville et la Pointe du Hoc.

L’armée ayant un besoin urgent d’une piste pour évacuer les blessés les plus graves et apporter le matériel médical au plus près du front, Livingstone prit la décision de prolonger la piste afin de la mettre au standard transport.

Malgré toutes ces improvisations et le peu de matériel disponible, les hommes du 834th EAB accomplirent un petit miracle en construisant une piste de 1.180 mètres de long. Pour cet exploit l’unité reçut, à la fin de la guerre la Presidential Unit Citation.

Le 9 juin à 18h00, un premier C-47 équipé en avion sanitaire put atterrir et redécoller.
C’était le premier de plusieurs milliers… Avec une moyenne d’une centaine par jour durant 6 semaines et avoir même enregistré l’atterrissage d’urgence d’un Boeing B-17, bombardier quadrimoteur de la 8ème Air Force qui put redécoller après réparations, ce terrain s’est révélé d’une importance capitale dans le domaine des secours apportés aux blessés et pouvait desservir avec efficacité l’hôpital de campagne qui fut édifié à moins de 1000 mètres : le 13th Field Hospital dont le personnel était essentiellement féminin. Dans la journée un ballet incessant d’ambulances Dodge faisaient la navette entre les tentes de l’hôpital et la piste d’envol, 15 000 blessés graves furent évacués durant la période où il fut en activité. Il arrivait parfois que les infirmières (nurses en anglais) soignent également les civils des environs.

    

Cet aérodrome, à l’origine d’urgence, prit le nom de code E-1 (E pour emergency). L’Advanced Landing Ground – terrain d’aviation – prévu à St Pierre du Mont, destiné à recevoir un Group de combat ne put être construit qu’avec un peu de retard dû à la résistance ennemie, on lui attribua alors le code A-1 qui fut redonné à l’ALG dès qu’il fut rendu opérationnel. Ce terrain qui n’avait plus rien d’un aérodrome de fortune et qui servit presque uniquement au transport prit le nom d’A-21 C (pour cargo, transport en français). Cet aérodrome devint le 1er aérodrome opérationnel et l’un des plus importants en Normandie. En août, il a servi, avec celui de Colleville (A-22 C), de base de dépôt de carburants (1000 tonnes/jour !) pour la 3ème Armée US du Général Patton dans sa chevauchée à travers la Bretagne puis son mouvement tournant vers l’est de la France.

Le 31st TRANSPORT GROUP

Le 31st Transport Group était une véritable compagnie aérienne au service de la 9th depuis Grove, dans le Berkshire, siège de l’état major de l’Air Service Command, où il était basé. Dès son achèvement, il prit l’A-21 C comme escale continentale régulière pour son trafic. Il ne dépendait pas du Troop Carrier Command mais de l’Air Service Command. Son appellation était du reste différente, 31st Transport Group et non Troop Carrier Group. Il ne figure pas non plus dans l’organigramme du Troop Carrier Command. Il était également présent à Querqueville sur le terrain A-23 C et plus tard, après la bataille de Normandie, il sera également sur A-40 à Chartres avant sa dissolution dans le cadre de la réorganisation de la 9th . C’est en octobre 1943 que le 31st Transport Group fut créé au sein de l’Air Service Command non seulement pour ses propres besoins, mais surtout pour suivre au plus près et porter assistance aux troupes combattantes. Il était plus spécialement chargé d’assurer un service d’évacuation des blessés et de transport de matériel et de pièces détachées. C’est lui qui assurera par la suite également le convoyage d’avions neufs au profit des unités basées sur le Continent. Si l’essentiel de son parc était, au moment de la bataille de Normandie, composé de C-47 Skytrain et de C-53 Skytrooper, il mit en œuvre également des Noorduyn Norseman, Stinson Sentinel (capable de transporter un blessé sur brancard) et autres avions pouvant se rendre facilement de terrain en terrain. En particulier le Noorduyn Norseman qui, outre sa fonction de transport de V.I.P. avait une capacité d’emport lui permettant de ravitailler les hôpitaux de campagne notamment en plasma sanguin. Le 31st Transport Group qui, curieusement ne figure sur aucun organigramme de la 9th Air Force publié à ce jour, comprenait 3 squadrons de transport et 2 de convoyage à savoir les 87th, 313th et 314th Transport squadrons et les 310th et 325th Ferrying Squadrons. Ses avions, tout du moins ceux des squadrons de transport, étaient reconnaissables à un petit triangle blanc porté en haut de la dérive.


C-53 «skytrooper» version transport militaire du célèbre DC-3 mais non équipée de la porte cargo du C-47 «Skytrain» (rappelons que le nom de Dakota
était à cette époque exclusivement une appellation britannique). Celui-ci vu à l’été 44 a servi un moment d’avion de transport personnel du Général
commandant le 9th Air Force Service Command, Henry J.F.Miller

   

© Textes et illustrations: F. Robinard pour http://www.6juin1944.com - Tous droits réservés ©
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