 | Joseph
Alexander Omaha Beach - Ensign - Officer in Charge LCT 856
| Mon
jour le plus long Mes souvenirs mijotent
dans ma tête depuis 56 ans. Mon récit n'a rien d'extraordinaire,
il était juste trop émouvant pour le faire ressurgir. Jusqu'à
ce que j'assiste dernièrement à la dédicace du National D-Day
Museum à la Nouvelle-Orléans. Les vétérans y furent
encouragés à raconter leur histoire. Garçon
d'Indianapolis scolarisé à l'université Butler lorsque la
guerre éclata, je me portai volontaire pour intégrer la Navy. J'intégrai
la Notre Dame Midshipman School et en ressortis Enseigne. Nous étions appelés
"les miracles des 90 jours" car on nous avait fait suivre un programme
d'entraînement de quatre ans en 90 jours. Puis nous fûmes transférés
à Little Creek, dans la Baie de Chesapeake pour la suite de l'entraînement.
Je devais devenir pilote d'une barge de débarquement des chars (Landing
Craft Tanks, LCT). Ce sont des embarcations à fond plat dotées de
rampes de débarquement pour les véhicules et les troupes. Je me
sentais terriblement fier de commander l'une d'entre elles. Elles mesuraient 112
pieds de long pour 32 de large, possédaient trois moteurs, deux générateurs
et deux canons antiaériens de 20mm. La coque était constituée
de 32 compartiments étanches, le bateau était donc théoriquement
insubmersible. Leur autonomie n'étant que de 700 miles, nous fûmes
transportés par de plus gros navires pour traverser l'Atlantique. Nous
mîmes 19 jours à effectuer cette traversée, empruntant un
itinéraire situé au nord. La mer était si mauvaise que parfois,
le navire précédent se dérobait à notre vue. J'eus
le mal de mer pendant les 19 jours. Nous
fûmes dirigés vers Plymouth, en Angleterre. Un jour un destroyer
britannique entra dans le port et me donna l'ordre de me tenir prêt tôt
le lendemain matin. Le navire d'escorte passa parmi les nombreux LCT et nous ordonna
par haut-parleur d'éteindre nos radios et de suivre en ligne le bateau
précédent. Nous n'étions pas partis depuis bien longtemps
qu'un épais brouillard nous enveloppa, si dense que je dus poster un homme
à la proue pour m'assurer que le bateau précédent était
toujours devant. Peu après le départ je reçus un message
du navire qui nous précédait disant qu'il avait perdu le contact
avec celui qu'il suivait lui-même. Je ne m'inquiétai pas trop. J'étais
sûr que le navire britannique qui nous escortait remarquerait notre absence
et reviendrait nous chercher. Je gardais le cap à l'est mais au bout d'une
heure je me rendis compte que nous étions perdus. Je n'avais aucune idée
de l'endroit où nous étions ni de celui où nous allions.
Je demandai au quartier-maître de tenter de nous repérer et nous
stoppâmes. Nous n'étions qu'à quelques miles à l'est
de notre point de départ, Plymouth. Je remarquai sur la carte une base
navale à l'extrémité de la Péninsule de Portland et
nous mîmes le cap dessus. Nous arrivâmes en vue de la côte avant
la tombée de la nuit et nous fûmes interceptés par la batterie
côtière ainsi que par un croiseur. Fort heureusement nous connaissions
le mot de passe et nous pûmes continuer. Nous remarquâmes bien quelques
débris à la surface de l'eau mais nous n'y accordâmes pas
plus d'importance. Nous étions davantage inquiets au sujet des mines que
la carte indiquait devant nous. Nous fîmes un grand détour et entrâmes
dans le port vers 01h00. Il y avait beaucoup
de navires et de barges et la zone était si encombrée que je dus
chercher une place où m'amarrer. Aucune péniche ne m'aurait laissé
sa place. Plus tard j'appris que nombre de ces bateaux avaient à leur bord
les chars amphibies classés top-secret et que personne n'était autorisé
à s'en approcher. Nous finîmes par trouver un quai libre et nous
nous installâmes pour la nuit. Je m'endormais rapidement lorsque le maître
d'équipage ouvrit ma cabine et hurla : "Raid aérien ! Et pour l'amour
de Dieu je ne plaisante pas !" Je descendis de ma couchette pour le virer
car je pensais qu'il était encore à cran à cause de la nuit précédente.
Soudain une bombe explosa à côté de nous et me fit tomber
à la renverse. Pour tout le monde c'était la première rencontre
avec l'ennemi. Chacun se mit à son poste et dès que l'avion fut
dans la lumière des projecteurs, tous les navires ouvrirent le feu. C'était
comme cent 4 juillet en une seule nuit. Nos obus illuminaient le ciel. Ceux-ci
devaient bien retomber et c'est un miracle si nous ne nous sommes pas tués
nous-mêmes. L'ironie de la situation était que nos canons de 20mm
n'étaient pas assez puissants pour atteindre l'appareil. Il était
trop haut. Les gros canons réussirent à l'abattre et nous ressentîmes
tous un sentiment de satisfaction. Le
matin suivant je descendis à terre. Je me présentais au quartier
général pour signaler que j'ignorais ma position. J'étais
en train de parler avec un garde lorsqu'un officier surprit notre conversation.
Il sortit de son bureau et me demanda où étaient les autres navires
du convoi. Je lui expliquai ce qui s'était passé. Il me répondit
: "Vous voulez dire que vous avez traversé le couloir des E-Boote
sans escorte?" C'est alors que je réalisai qu'il était
question de Lyme Bay, le secteur où quelques jours auparavant des E Boote
allemands avaient coulé deux LST, causant la perte de 551 vies américaines.
Cet officier était en charge du convoi avec lequel j'avais quitté
Plymouth : c'était le commandant de la flottille. Ce convoi était
censé durer deux jours et s'arrêter dans un port pour la nuit. Il
était trop dangereux pour les navires de sortir au crépuscule à
cause des attaques de E-Boote. Cette conversation avec le commandant de notre
flottille eut des conséquences sur ma mission pour l'invasion. Le
3 juin j'assistais à une réunion top-secrète où je
découvris des photos et une maquette de la plage sur laquelle nous devions
débarquer. On m'expliqua que la plage serait bombardée, que les
bombardiers de l'Air Force devaient effectuer 5000 sorties afin de dévaster
les positions ennemies. Les hommes du Génie devaient quant à eux
dégager un passage de 50 yards à travers les obstacles sous-marins.
Ma mission était d'arriver sur Fox Red à H + 220. Je devais prendre
la tête d'une colonne de 10 autres LCT. Mes instructions étaient
de mémoriser mon point d'entrée sur la plage. Je devais me repérer
uniquement grâce au contour de la côte. On m'informa que tout objet
construit par l'homme serait détruit. J'allais voir mon commandant de groupe
et lui dis que je n'étais pas qualifié pour mener cette colonne
et que l'honneur devait en revenir à quelqu'un d'autre. Il me dit que l'ordre
venait du commandant lui-même. Il m'avait proposé car il pensait
que j'étais "all right". Ainsi le fait que je me sois
perdu et que j'ai traversé Lyme Bay m'avait qualifié pour mener
cette colonne. Nous retournâmes
tous sur nos navires et fûmes consignés à bord. A cause de
ce briefing, nous détenions à présent des informations top-secrètes,
et personne n'était autorisé à descendre à terre.
J'avais un équipage complet de 16 hommes mais seulement un officier. L'effectif
théorique en demandait deux donc l'administration m'en assigna un second.
Il venait juste d'être nommé, marié, et arrivait tout juste.
Il n'était en Angleterre que depuis une semaine quand il fut détaché
auprès de moi. L'invasion était
initialement prévue le 5 juin mais fut reportée au six. Mon LCT
embarquait des jeeps, des Command Cars, plusieurs soldats ainsi qu'un char Sherman
de 32 tonnes. La distance qui nous séparait d'Omaha Beach était
de 110 miles. Comme je ne pouvais pas dépasser les cinq nuds à
cause du chargement, je devais partir 26 heures avant mon horaire d'arrivée.
Traverser la Manche était impressionnant, des navires emplissant l'horizon
devant et derrière aussi loin que l'oeil pouvait voir. La nuit, nous ne
voyions qu'une faible lumière bleue du navire précédent qui
nous guidait. La mer était mauvaise mais à cause de l'excitation,
je n'eus pas le mal de mer. Nombre d'hommes d'équipages étaient
malades, aussi l'officier se proposa pour faire la vaisselle et sécuriser
la coquerie. Ce qui ravit l'équipage. Avant le lever du jour je me souviens
avoir vu des fusées éclairantes dans le ciel et avoir pensé
que nos avions se faisaient abattre. Je me disais : "Eh! Vous (les Allemands),
nous sommes les Américains, déposez vos armes et partez!"
Nous atteignîmes la zone de rendez-vous
à l'heure et avançâmes jusqu'à la ligne de départ.
A ce moment, nous étions à 2000 yards de la côte. Je m'attendais
à ce que les autres LCT s'alignent pour foncer sur la plage. Ils ne réagissaient
pas comme s'ils étaient en train de se préparer pour l'assaut, c'est
pourquoi je pris mon mégaphone pour demander à un autre pilote ce
qui se passait. Sa réponse : "Ils ont tous peur d'y aller."
Ceci m'écoeura tellement que je ne pris même pas la peine de répondre
et ordonnai de mettre les gaz. Nous passâmes devant la proue de l'Arkansas
et pûmes voir les obus de 14 pouces que ses énormes canons tiraient.
Après chaque coup il fallait évacuer la fumée. Celle-ci nous
engloutit et était si dense que je ne pouvais voir ma main devant mon visage.
Je n'étais pas préparé
pour ça Nous étions maintenant
prêts à faire ce pour quoi nous étions là, ce pour
quoi nous étions entraînés, et prêts à exécuter
les ordres. Je pouvais voir la fumée et le feu devant nous mais la surprise
qui me fit sursauter fut qu'une maison était toujours debout. Elle était
endommagée mais encore debout. Je choisis de me stationner sur la tour
d'observation pour avoir une meilleure vue. J'étais si confiant que rien
ne nous arrêterait. Je pensais que la plage était sécurisée
d'après tout ce que j'avais entendu pendant le briefing. Je m'attendais
à foncer, décharger, revenir et continuer ma mission. Je ne regardai
jamais en arrière. Jusqu'à présent, tout était parfait,
le timing et notre position. Un Lieutenant Colonel qui était en charge
des soldats grimpa à l'échelle jusqu'à la tour et me dit
: "Vous ne pouvez pas y aller. Regardez nos gars." Je fus vexé
et lui ordonnai de redescendre. Nous étions maintenant plus près.
Je regardai la plage et pus voir que les soldats étaient couchés
sur les galets. Ils s'accrochaient à la plage avec une simple dune de sable
comme protection. Je pouvais voir la semelle de leurs chaussures. Comme le dit
Ernie Pyle, "Nos gars s'accrochent avec les ongles". Il était
facile de voir que je ne pouvais pas décharger les jeeps et les autres
véhicules tant que la plage ne serait pas sécurisée. Je décidai
de débarquer le char et de faire demi-tour avec le matériel vulnérable.
Notre approche était parfaite lorsqu'un des membres d'équipage m'appela
pour demander la permission d'ouvrir le feu, Je lui demandai : "Ouvrir
le feu sur quoi?". Il répondit : "Ils nous tirent dessus
depuis cette maison. Ouvrez le feu.". Un de mes hommes était debout
et gesticulait. Avec mon mégaphone, je lui intimai l'ordre de se coucher.
L'électricien, qui était préposé au treuil de l'ancre,
crut que je lui disais "Allez-y!". Et l'ancre fut jetée.
Elle descend pour stabiliser l'embarcation et nous aide lorsque nous devons quitter
la plage. Je n'étais pas encore prêt à la jeter. Maintenant
qu'elle était jetée je ne pouvais plus rien faire. Je pensai que
je pouvais la traîner, de toutes façons nous étions assez
près pour abaisser la rampe et débarquer le char. C'est alors qu'un
obus frappa la pièce bâbord blessant le tireur et les servants. La
puissance du coup blessa l'électricien et l'éjecta sur le pont inférieur.
Je quittai la tour d'observation et couru évaluer les dégâts.
Je regardai en bas et vis l'électricien réduit en charpie. Le canonnier
et d'autres étaient étendus sur le pont, blessés. Je revenais
en courant à la tour de contrôle quand un autre obus frappa le bateau
juste devant moi. C'était un coup au but supplémentaire sur la passerelle.
La porte s'ouvrit violemment et les cinq hommes postés aux commandes surgirent.
Tous blessés. Du sang partout. Un autre obus nous frappa par bâbord.
Je fonçai à l'intérieur et comme si j'avais 3 bras et 3 mains
je mis les moteurs en machine arrière, tenant la barre et essayant de faire
marcher la radio en même temps. Je réussis à retourner le
bateau vers le large mais ne put le faire avancer. Un autre obus nous frappa par
tribord. D'autres blessés. Je pensai que c'était l'ancre qui nous
empêchait de quitter la plage. Je couru jusqu'au câble afin de le
sectionner. Je vis deux feux, un au milieu du navire et l'autre plus en avant.
Pas le temps de m'occuper des incendies. Quelqu'un d'autre s'en chargerait. Je
devais nous empêcher de dériver vers la plage. J'allais droit au
coupeur de câble au-dessus de la cale de l'ancre pour sectionner le câble
de 1 pouce. Avec une masse je commençais à marteler le coupeur de
câble de toutes mes forces. De nouveaux obus nous frappaient - alors que
d'autres nous manquaient. Avant que je puisse couper le câble un matelot
vint me prévenir que la salle des machines était inondée.
Quelqu'un prit la masse et termina le travail. Je couru jusqu'à la salle
des générateurs. Je m'arrêtai devant un corps décapité.
Du sang partout et des morceaux de cervelle. Un des mécaniciens était
sur l'échelle et je lui demandai de descendre et de me rendre compte de
la situation. Il me regarda et dit : "Les gens se noient ici."
Je répondis : "Oui les gens se noient!". J'étais
furieux. Pour une raison inconnue, il ne portait pas son casque et je l'attrapai
par les cheveux. Je descendis et vis que l'eau était montée dans
le compartiment des générateurs. Je remarquai alors une brèche
dans la cloison d'où l'eau rentrait, arrivant de la salle des machines.
Je compris alors que le niveau de l'eau était monté et que les moteurs
étaient inondés. En remontant, je passai par-dessus le cadavre et
remarquai cette fois un soldat assis dans sa jeep, la moitié du corps arrachée.
Je pensai à sa famille. Trop tard pour empêcher que le câble
soit coupé ; nous étions maintenant dans l'impossibilité
de manoeuvrer et d'arrêter de dériver vers la plage. J'attrapai un
matelot et allai à bâbord où une ancre de secours était
stockée. Un obus de 88 s'était incrusté dans le métal
de l'ancre, la brisant presque en deux. Si j'y nouais une corde et la jetais par
dessus-bord, tiendrait-elle? De toutes façons, elle était trop lourde
pour nous deux et nous abandonnâmes. Le tuyau de 3 pouces qui était
attaché à l'extérieur était pulvérisé.
La coque était criblée de centaines d'impacts. Etait-ce le travail
d'une mitrailleuse? La barge avait tourné et nous exposait à la
plage et pour la première fois, je me sentis en danger. Nous
dérivions toujours vers la plage. Dans mon désespoir je saisis une
énorme corde avec un noeud appelé poing de singe et me tint à
la proue dans l'espoir que quelqu'un l'attrape et nous remorque. Pas une seule
barge n'approchait de la plage. La confusion était totale. Personne ne
voulait nous venir en aide. Nous continuâmes à dériver
avec le courant et nous finîmes par nous échouer plus à l'est
sous les falaises. L'insubmersible avait fait naufrage sur la plage. La falaise
nous protégeait du feu ennemi, cependant nous avions une nouvelle crainte,
celle que des grenades ne soient jetées d'au-dessus de nos têtes.
Un de nos destroyers tirait en direction du sommet de la falaise, ripostant aux
tirs d'un canon ennemi au-dessus de nous. Les obus de 5 pouces secouèrent
le terrain et firent tomber de la terre et des pierres. L'eau devant la rampe
ne faisait pas plus de trois pieds de profondeur, aussi nous pûmes débarquer
le cher et les véhicules. Le gros problème était les blessés.
Je couru vers l'ouest, là où nous avions le plus de chances de trouver
de l'aide. La falaise derrière moi me protégeait des tirs ennemis.
J'attendais que quelque chose arrive. Un seul LCVP approchait pour débarquer
ses soldats. Quand il arriva à portée d'un jet de balle de base-ball,
il toucha une mine et tous à bord volèrent en l'air comme des poupées
de chiffon. Plus à l'ouest, c'était trop dangereux. Découragé,
je retournai à mon bateau pour disposer les blessés le mieux possible.
J'appris alors que le corps que j'avais enjambé était celui de l'officier.
Nous avions tous des capotes pour nous protéger d'une éventuelle
attaque par les gaz, les marins et les soldats se ressemblant alors. C'est pour
cela que je ne l'avais par reconnu. Gardant toujours un oeil sur d'hypothétiques
secours, je vis un unique LCVP arriver sur la plage à environ 75 yards
à l'est. J'allais jusqu'à lui, épuisé d'avoir couru
avec de l'eau jusqu'aux genoux, et avant qu'il ait pu repartir, je le persuadai
de venir récupérer mon équipage pour l'embarquer sur un navire-hôpital.
La base de la falaise était maintenant
envahie de soldats blessés cherchant une protection. Cependant, la marée
était en train de monter et ils seraient bientôt noyés. Je
retournai à terre et expliquai au médecin qui leur administrait
les premiers soins qu'ils ne pourraient pas rester ici bien longtemps. Je lui
montrai la limite de la marée et que l'eau l'atteindrait bientôt.
Il accepta d'en emmener autant que nous pourrions dans la partie inférieure
de mon bateau. Nous les déposâmes sur le dur pont d'acier, épaule
contre épaule et tête-bêche et ils passèrent la nuit
ainsi. Quand la marée monta les vagues se brisèrent contre la coque
et beaucoup furent mouillés toute la nuit. Les plus chanceux étaient
ceux qui étaient dans la partie inférieure des quartiers de l'équipage.
Nous n'avions pas beaucoup plus de quelques bandages pour aider le médecin
et beaucoup passèrent la nuit avec leurs blessures ouvertes. Certains gémissaient,
d'autres criaient, un appelait sa mère, la plupart étaient silencieux
et sombres. Lorsque certains demandaient de l'eau, je devais enjamber les corps
pour la leur apporter. La matinée apporta
le calme à notre partie de la plage, cependant la marée et le courant
ramenèrent les corps des noyés. La plage était tellement
encombrée qu'il était presque impossible de marcher librement. Je
ne pouvais pas faire trois pas sans enjamber ou contourner un précieux
soldat américain mort. Ce matin-là,
le 6 juin 1944, la 1st US Infantry Division avait besoin de toute l'aide
qu'elle pouvait avoir. J'aime à penser que mon petit LCT numéro
856 fit sa part de boulot. Nous avions débarqué la plupart de notre
chargement, mais à quel prix. J'aime à penser que nous avons distrait
l'ennemi. J'aime à penser que le temps que l'ennemi a passé à
nous viser avec ses 88 était précieux pour nos gars pour progresser
sur la plage. Peu après que tout ça ait eu lieu, le combat tourna
à notre avantage et ce jour fit l'Histoire. Joseph
Alexander LCT 856 (30 Août 2001) Traduction
réalisée par François Oxéant
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