 | George
A. Davison Omaha Beach - 320th AAA Barrage Balloon Battalion, VLA.
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La lettre suivante, écrite
par le Sergent George Davison, fils de Mr et Mme Davison, de West Franklin Street,
décrivant l'invasion, a été reçue par sa femme, Mme
Mary Reeves Davison et son fils Richard, il y a quelques jours. La lettre a été
écrite le 14 juin.Deux autres frères Davison sont sous les drapeaux,
l'un en Angleterre et l'autre en Nouvelle Guinée. "Je
t'écris ma première lettre depuis que j'ai quitté l'Angleterre.
Tu sais que je t'avais dit dans ma précédente lettre qu'il s'écoulerait
du temps avant que je puisse t'écrire. Hé bien, le temps est passé.
Je ne sais pas que dire sinon que je suis un homme chanceux. Tu sais que la guerre
nous a séparés pour un moment mais, après être resté
dans mon trou sur le sol et entendant les obus siffler au-dessus de ma tête
et exploser derrière moi, plus ou moins proches, j'en suis arrivé
à la conclusion qu'il y a un pouvoir supérieur aux vivants qui me
fera rester debout et me verra rentrer à la maison. J'avais fait l'expérience
de choses que peu connaissaient dans le monde, car les quelques personnes qui
posèrent le pied en France avant nous disaient que c'était l'enfer
J'ai vu des choses bien pire que pendant la guerre.. Je
ne sais pas de combien de temps je dispose pour écrire cette lettre mais
je suis arrivé en France seulement quelques heures après les premiers.
Je suis en bonne santé. Je n'ai pas une égratignure. Je suis allé
à l'église dimanche et j'ai demandé pardon de tout ce que
j'avais fait à quiconque et j'ai prié. Il ne se passait pas un moment
sans que je pense à tout le monde à la maison. Toutes sortes de
pensées me venaient à l'esprit. Après avoir fermement
solidifié ma position au sol comme un gros porc, je me sentais un peu mieux.
Je pouvais écrire page après page ce qui se passait. Je serai certainement
interrompu mais quoiqu'il arrive j'aurai plein de choses à raconter en
rentrant à la maison. J'espère que ce ne sera pas trop long. Tu
peux réaliser ce que cela signifie quand on vit la vie que je vis. Un repas
de haricot aurait le goût de la dinde pour moi. Ecris moi et dis moi ce
qui s'est passé aux states et à la maison le jour du débarquement.
Pour nous, cela été un jour de balles et de tout ce qui peut tuer
un homme. J'essaie toujours de faire attention à moi. Ils nous disent de
ne pas garder consigné dans un journal les événements de
ces derniers temps. Je sais qu'ils doivent être inquiets à mon
sujet. Dis leur que je les en remercie et que je porte toujours mon vieux surnom
de « Stuff ». J'espère vous revoir tous ,notamment Richie
et toi, très bientôt."
L'article suivant de "Stars and Stripes" par Allan Morrison parle de
l'unité de mon père, George Davison, mais ne donne pas la liste
des noms. Cette unité était le 320ème Bataillon de Barrage
de Ballons, (très basse altitude). "Le parapluie de ballons établi
au jour-J a protégé les têtes de pont" par Allan Morisson
(Journaliste au Stars and Stripes). Une tête de pont Américaine,
le 5 Juillet--- Depuis le jour j, un barrage
de ballons maintenu par un bataillon noir apporte une protection de plusieurs
miles le long des 2 principales têtes de pont, protégeant les troupes
qui débarquent ainsi que les fournitures et matériel. Il y a deux
aspects fondamentaux au travail de cette unite: d'abord les ballons à basse
altitude déconcertèrent les sceptiques, ils tenaient les ennemis
au dessus d'une altitude de mitraillage efficace en rase mottes. Deuxièmement
cette unité est la seule composée de noirs qui a participé
au débarquement sur les côtes en première ligne. Les ballons
ont été amenés déjà montés, à
travers la Manche par des centaines de petits bateaux qui ont accosté sur
les côtes françaises. Il y avait trois hommes par ballons, ils ont
débarqué sous le feu féroce des batteries du rivage. Certains
moururent aux cotés des hommes d'infanterie qu'ils étaient venus
protéger, et leurs ballons partirent à la dérive. Mais la
majorité se fraya péniblement un chemin vers la côte avec
leur ballon et leur armement léger et se tint prêt pour l'opération
dans les trous sur la plage. Les ballons volaient toujours tels des parapluies
protecteurs certains depuis des sites pris sous le feu des 88, d'autres blottis
dans les postes allemands les plus avancés construits sur les falaises,
les ballons trouvèrent leur effectif spontanément grâce aux
hommes présents sur le terrain à ce moment là. Les ballons
sont armés d'un dispositif mortel attaché au cable. Si un pilote
ennemi essayait de passer à travers le barrage et de tirer sur un cable,
le dispositif libérait une mine volante qu explosait contre l'avion. La
première victime de l'unité survint lorsqu'un JU88 vint s'encastrer
dans un cable qui portait un ballon de l'unité du cpl George Alston de
Norfolk, Va. Les honneurs du bataillon reviennent à un groupe de médecins
qui se sont eux mêmes couverts de gloire le jour J en atterrissant sous
un feu nourri pour établir un poste de premier secours sur cette plage.
Les hommes qui firent des éloges au commandant de l'unité le Lt
Col Leon Reed de Middleboro, Ky sont: Capt. Robert E. Devitt, Chicago, Ill.;
S/Sgt Alfred Bell, Memphis Tenn.; Cpl. Waverly B. Woodson Jr., Philadelphia;
Cpl. Eugene Worthy, Memphis, Tenn., Pfc. Warren W. Capers, Kenbridge,
Va. Tous ont été cités
pour obtenir des décorations." Extraits
du témoignage de mon père Georges : "..........Ensuite
vint le temps du petit business, on nous a dit que nous étions rattachés
à la première armée et que débarquerions avec eux.
Ils seront comme nos mères parce qu'ils en savaient long sur comment ça
se passait. Ils avaient fait la campagne d'Italie et y avaient débarqué.
On nous a dit de leur demander tout ce qui pouvait nous tracasser. Ils devaient
nous aider de n'importe quelle manière, nous étions débutants.
C'est ce qu'ils ont fait. Dans mon bateau il y avait un équipage de ballon
et moi et un autre soldat de couleur. Nous avons posé beaucoup de questions.
On nous a répondu rapidement et gentiment. Ces hommes de la première
armée sont les meilleurs que j'ai jamais rencontrés. Ceux avec l'accent
du sud ouest de la nouvelle Angleterre
Cela ne faisait aucune différence,
ils étaient tous pareils
.. .........Alors qu'un camion descendait
la rampe, j'agrippais les portes. Ce camion sortit de mon champ de vision, je
me laissais alors aller en pensant en moi-même, je vais essayer d'y arriver
tout seul, je pouvais nager et ce véhicule aurait pu me garder dans cette
eau profonde. Donc je suis là dans cette eau, avec un équipement
beaucoup trop lourd, je me démenais et ma musette glissa de mes épaules
.......L'ennemi ne nous laissait pas une seconde de répit, en permanence
il y avait des balles qui sifflaient au dessus de nos têtes, nous étions
dans cette eau trop profonde. Je crois que Dieu était de mon coté
car s'il y avait permis à une seule de ces balles traceuses d'atteindre
les munitions du 105 Hw tout aurait été terminé !"
Le sergent Davison était à bord du LCT #608. Il est décédé
le 01 octobre 2002 à l'âge de 80 ans. Je ne l'ai que peu entendu
parler du jour J mais quand je regarde ses photos et que je lis ces écrits
de ce mois de juin, je sais que c'est un expérience qui l'a énormément
marqué. Cette histoire est publiée avec
l'autorisation du fils de George Davison : William Davison. Traduction
réalisée par Jean Secardin |