J'ai 79 ans, et pendant des
années j'ai tenté d'oublier la douleur et les souffrances
dont j'ai été témoin pendant la 2ème
Guerre Mondiale, en particulier les 6 et 7 juin 1944. Toutefois,
avec le grand âge, je suppose que je deviens nostalgique.
Quand j'ai lu le récit de Karl Bischoff, je me suis décidé
à vous raconter mes souvenirs des 6 et 7 juin 1944, à
bord du LCI(L) 489 à Omaha Beach. J'espère que mon
récit pourra répondre à des questions que d'autres
se posent au sujet de leurs êtres chers.
Contexte:
Tout d'abord, j'aimerais
vous exposer mon contexte personnel. Je suis né à
Gadsden, Alabama, où j'ai passé ma jeunesse. Pour
m'engager dans la National Guard d'Alabama,. j'ai du dissimuler
que je n'avais que 17 ans. J'ai cantonné à Guntersville,
Alabama, Jacksonville, Florida, et Camp Beauregard, Louisiana. Quand
nous avons été incorporés dans l'Armée
Fédérale, en 1940, tous ceux qui avaient déclaré
1 âge inexact ont été démobilisés
et renvoyés dans leurs foyers. Mais à ce moment, j'avais
déjà 19 ans, et j'étais donc en age de m'engager.
Avec mon cousin Joseph R. Erwin, je me suis inscrit dans la Naval
Réserve. Ma 1ère affectation était à
Balboa Park, San Diego, où j'ai fréquente le Hospital
Corps School. J'ai été diplômé en tant
que Pharmacist Mate le 21 mai 1942. Ensuite, j'ai été
affecté au US Naval Hospital à Pensacola, Florida,
puis au TTSA (Transition Training Squadron, Atlantic Fleet) à
Norfolk, Virginia. J'étais dans les 12 premiers hommes destinés
à former le U.S. Naval Amphibious Training Station, à
Solomon's Island, Maryland. J'étais réellement l'un
des 12 premiers. Quand je suis arrivé sur place, j'ai d'abord
cru que c'était une blague. Il n'y avait aucune installation,
ni personne d'autre que moi. J'ai dormi dans mon hamac. Au matin,
il y avait de nouveaux arrivants et je me suis rendu compte que
ce n'était pas une blague. Parmi les autres Pharmacist Mates
il y avait Charlie Sanders, Nils Snelling, Hornsby, Roscoe Brannon,
George Van Amburg, Gunn, mon cousin Joe Erwin, et un certain Phillip
dont j'ai oublié le nom de famille. Avec 11 autres Phamacist
Mates, j'ai suivi à Portsmouth, Virginia un entraînement
intensif sur les blessures de guerre. Cet entraînement était
parfaitement ciblé. Au moment même, nous ne savions
pas que c'était une préparation pour D-Day. Cela,
je ne l'ai appris que par la suite. Sur les petits vaisseaux comme
les LCI, les Pharmacist Mates jouaient le rôle de médecins.
En 1942, notre groupe de Pharmacist Mates a traversé l'Atlantique
en convoi, à bord des LCI immatriculés 487 à
492. Le mien était le LCI(L) 489. Avant de quitter Norfolk,
nous avons fait escale à Little Creek pour charger des fournitures
médicales. Roscoe Bannon est arrivé plus tard, sur
le LST 505, qui servait de navire d'évacuation médicale.
La plupart des mémos qui m'étaient destinés
provenaient du Lieutenant Commandant-Médecin J. Zoole, U.S.P.H.S.
LCI(L) 489 :
J'étais affecté
au LCI(L) 489 en temps que Pharmacist Mate 1st class. J'étais
le "toubib" de bord. La Navy nous avait bien préparés
à la guerre. Comme Pharmacist Mate, j'ai reçu une
formation polyvalente sur les soins aux blessures, le traitement
du choc, l'extraction des balles et des shrapnel, la contention
des fractures, le contrôle des hémorragies, le traitement
du trauma, les sutures, le traitement des maladies infectieuse,
les pansements, les 1ers soins en cas de guerre chimique etc
A bord, tout le monde devait être immunisé. J'administrais
les vaccinations contre le typhus tous les 6 mois, contre la typhoïde
tous les 12 mois, les rappels antitétaniques quand nécessaire,
contre la fièvre jaune tous les 2 ans, et contre la variole
tous les 6 mois. A bord, j'étais aussi le représentant
pour la guerre chimique, et pour le Prêt-Bail. Je rédigeais
les déclarations de maladies transmissibles, et les états
sanitaires. L'officier qui nous commandait était le Lieutenant-Réserviste
H.H. Montgomery. De mémoire, l'équipage de notre LCI
était de 4 officiers et 25-28 matelots. Vers mai 1944, nous
avons embarqué 2 hommes supplémentaires du service
de santé. C'étaient Burton H. Hockel, PhM1/C NR, et
Harold Alvin Kadle, Hospital Apprentice 2/C. J'ai installé
ces 2 hommes dans l infirmerie, avec pour tache d'administrer les
IV et les perfusions de plasma. Environs 2 semaines avant l'Invasion
de la Normandie, par précaution notre LCI fut mis en quarantaine.
Ce que je me rappelle est
que notre LCI et 5 autres, parmi des LST et des LCM, abordèrent
Omaha Beach au lever du jour, le 6 juin 1944. En réalité,
notre LCI n'a pas atteint la plage proprement dite, qui était
l'objectif de tous les LCI. Nous avons heurté un obstacle
submergé, et nous n'avons pas pu monter sur la plage. Chuck
Phillips doit en savoir plus. D'ailleurs il y avait un banc de sable,
et nous n'aurions de toute manière pas pu aller jusqu'à
la plage. Je me trouvais sur la passerelle de commandement, avec
le Lieutenant. Montgomery, et Neikerk et Wilson. Il y avait encore
quelqu'un mais je ne sais plus qui. Le Lieutenant Montgomery repérait
les cibles sur lesquelles il voulait orienter nos tirs. Soudain
c'était l'enfer. Montgomery a crié "Quittez la
passerelle" et nous l'avons dégagé aussitôt.
Les bunkers Allemands qui étaient censés avoir été
écrasés par les bombardements aériens ne l'étaient
pas. On nous tirait dessus de partout. Pour aggraver la situation,
la mer était très agitée. Nous avons transporté
des hommes de la 1ère Division (The Big Red One) vers Omaha
Beach le 6 juin 1944.
Des pieux, des poutres et
des barbelés étaient attachés à des
mines. Une des premières visions dont je me souviens est
celle de deux morts accrochés à ces obstacles, dans
les eaux peu profondes. J'ai appris plus tard que ces hommes avaient
été envoyés pour dégager et baliser
les chenaux, pour nous et pour d'autres péniches de débarquement.
Les combats sur la plage étaient le plus effroyables pendant
les 5-6 premières heures. Ils se sont un peu atténués
à un moment qui me semblait être proche de l'heure
du déjeuner, mais la canonnade a encore continué pendant
deux jours. Vous auriez du voir mon casque. Je regrette de ne pas
l'avoir gardé pour mes petits enfants. On m'avait dit que
les Allemands ne viseraient pas directement les hommes portant un
casque avec la croix rouge. Après quelques heures de bataille,
j'ai retiré mon casque parce que j'étais convaincu
que c'est cette croix rouge qu'ils prenaient pour cible. Je suppose
que les Allemands considéraient que pour chaque brancardier
qu'ils éliminaient, il y aurait plus de pertes. Des brancardiers
morts ne sauvent pas de vies. Pendant l'invasion même, l'infirmerie
s'est agrandie, et occupait la cantine et le pont. Mes compagnons
du LCI ont eu de la chance. Aucun d'entre nous n'a été
blessé. La cantine et le pont étaient encombrés
d'hommes de la Big Red One que notre LCI avait transportés,
et de soldats qui étaient arrivés à bord d'autres
péniches, à côté de nous. L'homme qui
a amarré la ligne de sauvetage du récit de Karl Bischoff
est le matelot Travis Wilton Allen (Al), seaman 2/c NR. Al. Allen
m'a amené des blessés toute la journée, les
6 et 7 juin. Il n'a jamais arrêté, malgré une
blessure au genou. Je crois qu'une balle l'a atteint superficiellement
à hauteur du genou. C'était un jeune homme de qualité.
Pendant ces 2 journées, il a probablement sauvé plus
de vies que l'on peut compter, littéralement des centaines
et des centaines. Je ne comprends pas où il puisait la résistance
de continuer de ramener ces blessés de la plage au LCI. Moi
je rafistolais ces hommes du mieux que je pouvais, et je faisais
transporter les blessés vraiment sérieux vers un navire
hôpital. Quand Allen ne pouvait ramener les blessés,
c'est moi qui allais auprès d'eux sur la plage. C'était
tellement bruyant, avec les bombardements, la fusillade, et les
obus de mortier. Je criais "Attention derrière toi,
Allen", et Allen criait, "Couché, Toubib".
On veillait l'un sur l'autre. Aujourd'hui ça semble un miracle
que pendant D-Day nous n'avons perdu un seul membre de l'équipage
de notre LCI. A certains moments les tirs étaient tellement
denses qu'il paraissait impossible que quiconque d'entre nous survive.
Une fois l'après midi de 7 juin, les bateaux hors service
ou qui ne pouvaient être réparés avaient été
coulés à distance de la plage pour former une sorte
de brise-lames abritant un port de fortune. Des bateaux moins endommagés
avaient pu être amarrés au long des bateaux coulés.
Ceci réduisait un peu les vagues, et nous facilitait un peu
le travail.
Je me rappelle quand nous
avons participé au sauvetage des hommes du Susan B. Anthony.
Au moment où les vagues passaient, notre bateau s'élevait,
les hommes du Susan B. Anthony devaient calculer au plus juste le
moment de sauter. Je me rappelle un jeune homme, qui ne se décidait
pas à sauter. Il a finalement essayé, mais ses deux
jambes ont été écrasées. Malgré
cela il est parvenu a s'agripper au Anthony. J'ai grimpé
aux filets de cargo et je l'ai hissé sur mes épaules.
Je l'ai porté à bord de notre LCI et je l'ai soigné
avant de le faire transférer vers un navire-hôpital.
Je n'ai pas entendu son nom.. Au cours des années, je me
suis demandé s'il a pu retourner chez lui sain et sauf. A
cette époque, j'avais 23 ans, et de fait je les avais eu
le 7 juin 1944, le jour où le Anthony a heurté une
mine. Aujourd'hui, vingt-trois ans, ça paraît jeune,
mais à ce moment, j'étais un des plus vieux à
bord, et ces gars de 18 ans semblaient terriblement jeunes pour
combattre. J'avais vraiment mal au coeur pour eux.
A peu près 2 jours
après le D-Day, un groupe d'hommes de notre LCI est parti
sur la plage. J'ai soigné des blessés de Omaha et
de Utah Beach. Je crois que c'est sur un LST que Ernie Pyle, un
correspondant de guerre, est arrivé. Je pense nous étions
en réalité sur Utah Beach quand nous avons rencontré
Ernie. Nous lui avons parlé de ce que nous avions vu. Nous
étions en train de désamorcer des bombes Allemandes
non explosées, et nous recherchions des survivants. A ce
moment les combats s'étaient déplacés de quelques
miles vers l'intérieur des terres. Mais nous encaissions
encore de loin en loin des obus isolés. A partir du 3ème
jour, j'ai eu l'autorisation de donner 2 onces d'eau-de-vie à
chaque homme. C'était prescrit pour les aider à calmer
leurs nerfs. En temps de guerre c'était une pratique courante.
Quelques semaines après
D-Day, nous avons pu obtenir l'autorisation de faire des voyages
de détente. John Spompanato, 4 autres gars et moi sommes
allés à Cherbourg, puis à Brest, en France,
qui était assiégé par l' U.S. Army. De Brest
nous sommes allés sur une île où nous avons
visité une abbaye qui s'appelle Mont-Saint Michel. Après
D-Day, LCI 489 a fait de nombreuses traversées de la Manche,
pour transporter des troupes et des approvisionnements. Je ne faisais
pas partie de tous ces déplacements. Je soignais les blessés
dans les dispensaires de l'arrière, Portland, Falmouth, Cornwall;
Dartmouth, en Angleterre etc., et des infirmeries navales, ou ailleurs.
Mon souvenir de cette époque est imprécis.
Coéquipiers
:
Voici les noms de mes coéquipiers
du LCI(L) 489 comme je me les rappelle. L'orthographe et les grades
sont peut-être inexactes, car je les cite de mémoire.
(Je dois obtenir une copie du livre de bord, et je corrigerai les
noms plus tard).
1. H. H. Montgomery - Lieutenant,
Commanding Officer, de Pennsylvania
2. Charles McMillian - Executive Officer du Texas
3. William McCone - Communication Officer, du South Dakota
4. Chuck Phillips - Engineering Officer de Pennsylvania
5. W. R. Wilson - Signalman
6. Neikerk - Helmsman
7. Travis Wilton Allen - Seaman, de Florida
8. Alexander Wilson Andrews - Radioman
9. Robert Charles Higgins - Motor Machinist Mate, de New York
10. Karl Bischoff - Motor Machinist Mate, du Massachusetts.
11. Merton Mitchell Smith - Coxswain, de Pennsylvania
12. Willie Lee Edwards Jr. - Steward
13. Alexander William Forcinio - Motor Machinist Mate, de Pennsylvania
14. Marshall Raymond Murphy - Motor Machinist Mate
15. Robert Clyde Hart - Coxswain, du Tennessee
16. Arthur Jovan - Motor Machinist Mate, du Maryland
17. M. P. "Marbles" Williams - GM de North Carolina
18. Frances Paul Scavetta - Coxswain, de New York
19. Weinstock - Seaman
20. Mike Yakimo - notre cuistot
21. John S. Spampinato - Bos'n, de New York
22. Charles Sensabaugh
23. Louis Spadaccino - GM, de Philadelphia, Pennsylvania
24. A. Elliott - Motor Machinist Mate, du Massachusetts
25. Paul McDonough - Signalman de Boston
26. Charles T. Stone - SM, de Washington, DC
27. Greenslade - Electrician
28. Cal Henry - GM, de Ohio
29. Troutman
30. Kenneth Golowski - Coxswain, du Illinois
31. James Roland Argo - Pharmacist Mate, de Alabama
Je voudrais dire un mot au
sujet de Willie Lee Edwards Jr. Il était un Noir originaire
du Sud. En 1944, les personnes de race Noire n'avaient pas le droit
d'accéder à de nombreux grades ou postes élevées
dans la Navy. Willie était cambusier pour les officiers.
Il était bien accepté, et il était apprécié
au sein de l'équipage. Willie était boxeur, mais pas
un professionnel. Il boxait volontiers avec tous ceux qui voulaient,
rien que pour se distraire. Il avait pour héros Joe Louis.
Je me rappelle aussi un gars,
je crois que c'était Murphy, qui prenait toujours mon parti
quand les autres disaient du mal des sudistes. Il disait "le
Toubib est de l'Est, hein, pas vrai toubib? C'est pas un sudiste".
Wilson était un vrai
clown. Il arrêtait pas de nous faire rire.
Hart avait jour et nuit la
tasse de café à la main. Pour le taquiner, je lui
disais qu'elle était définitivement attachée
à sa main.
Scavetta était un
jockey, de New York. Sa mère nous envoyait du salami.
LCI(L) 489 a été
désarmé en novembre 1944, à Édimbourg,
en Ecosse. Jai dormi au sol, à Vicarage Barracks, à
Plymouth, en Angleterre, jusqu'au moment de rentrer chez moi. De
Vicarage Barracks je suis retourné à New York. J'ai
alors eu droit à 30 jours de revalidation pour me remettre
d'une blessure au dos, que j'ai subie en glissant sur le pont pendant
l'Invasion de Normandie. J'ai ensuite été affecté
au Naval Air Station à Atlanta, Georgia en 1944, où
j'ai été reconnu comme Assistant Examinateur Médical.
J'ai alors été transféré au centre de
tri de la U.S. Navy à Memphis, Tennessee, où j'ai
quitté la Navy le 9 octobre 1945. H.H. Montgomery m'avait
recommandé pour une désignation d'officier. J'ai apprécié
son appui, mais il était temps que je rentre à la
maison.
Après la Guerre
:
Une fois revenu chez moi,
j'ai été diplômé de la Pharmacy School
de Howard College à Birmingham (maintenant Samford University)
le 6 juin 1949. J'ai épousé Mary Lee Rushing de Elba,
Alabama, qui pendant la guerre avait servi dans le Corps des Volontaires
Féminines à Washington D.C. J'ai ouvert le 1er petite
pharmacie de Millbrooke, Alabama. Plus tard, j'ai travaillé
dans l'Hôpital des Vétérans à Montgomery,
où j'étais Pharmacien-Chef, et où je suis resté
jusqu'à ma retraite. Après avoir été
pensionné, j'ai travaillé à temps partiel pour
Mike's Pharmacy et pour Harco Pharmacy.
Mary et moi avons eu 3 enfants.
Mon fils Jim a été au service de son pays depuis 30
ans. Il pilotait des hélicoptères Cobra au Vietnam.
Maintenant il est avocat en Georgie. Ma fille Carol est directrice
du Service des Etudiants et Chercheurs de l'Université d'Alabama,
à Birmingham, et ma fille Lee est directrice-adjointe du
Service des Bénéfices Sociaux de l'agence Medicaid
d'Alabama. J'ai 4 petits enfants en vie: Jason, Jennifer, James
et Amy. J'avais aussi une petite-fille, Amanda, qui est morte à
l'âge de 9 ans. L'année dernière, j'ai reçu
une attestation jubilaire de mes 50 années de travail comme
pharmacien reconnu.
Rapport avec Coéquipiers
:
J'ai parlé à
Arthur Jovan à Baltimore, en 1945. Il avait retrouvé
son job chez Coca Cola. Arthur avait beaucoup souffert du mal de
mer sur LCI 489.
Charles Sensabaugh m'écrit
à une reprise après la guerre.
Nous n'étions pas
censés parler de ce que nous avions fait ou vu pendant la
guerre, avant que 10 ans se soient écoulés. J'avais
un journal personnel très détaillé mais il
a été confisqué. On m'avait donné une
adresse où je pourrais écrire après 10 ans,
mais je l'ai perdue, et après tout ce temps, je n'avais plus
envie de parler ou de penser à la guerre. J'ai vu trop d'hommes
sur la plage, que je ne pouvais pas retaper. J'ai essayé
de sauver chacun de ceux que je soignais. Le Hospital Corps School
et toute la formation que j'ai reçue étaient excellents.
Je n'ai plus été
en rapport avec mes coéquipiers jusqu'en novembre 2000, où
j'ai repris contact avec Karl Bischoff et Chuck Phillips via le
website USS LCI. Je suis content de l'avoir fait.
James Roland Argo. (Novembre
2000)
Ces mémoires sont
publiées avec l'autorisation de Lee Rawlinson, fille de James
R. Argo, qui me les a communiquées.
Postface
: C'est mon Papa, James Argo, qui a écrit
ce récit. Il a revu 2 de ses camarades, Karl Bischoff et
Chuck Phillips, en Novembre 2000. A l'époque où ils
correspondaient par e-mail, par courrier postal et par téléphone,
il était atteint du cancer du poumon. Il est mort le 8 décembre
2000. Pour mon Papa, cela semble avoir été une ultime
mission de LCI 489. Toutes ses vieilles angoisses de la guerre se
sont effacées, et ces retrouvailles ont apporté à
mon Papa un sentiment d'apaisement
Les vieux
mémos de mon Papa étaient recto-verso. Un côté
était adressé aux Pharmacist Mates LCI (L) Flotilla
Ten, et étaient signés par J. Zoole. L'envers était
adressé au Staff Medical Officer, Commander, Landing Craft
and Bases, Eleventh Amphibious Force Fleet. Pourtant LCI(L) 489
ne figure pas dans la liste officielle des LCI(L) de Flotilla Ten,
qui étaient sous commandement du Coast Guard, de sorte qu'à
mon avis, LCI 489 était "rattaché" à
la Flotilla Ten. Je sais que mon Papa m'avait dit qu'ils étaient
rattachés à une Coast Guard Flotilla.
Selon
mes recherches, LCI(L) 489 faisait partie de la Eleventh Amphibious
Force, sous le commandement de l'Amiral John L. Hall, qui était
à la tête de des Forces Amphibies US embarquées.
L'Amiral Wilkes commandait les bases, l'entretient et l'approvisionnement
des forces en mer. L'Amiral Hall et l'Amiral Wilkes étaient
faisaient partie de la Twelfth Fleet, et étaient sous les
ordres de l'Amiral Stark. Toutefois, c'est l'Amiral King qui dirigeait
le groupement de contrôle des opérations et de l'entraînement
pour l'assaut dans la Manche. Ce groupement est devenu le Task Force
122, commandé par le Vice Amiral Alan G. Kirk.
Il n'y
a aucun doute qu'il faisait partie d'une génération
incomparable. Je rends hommage à mon Papa, et aux nombreux
autres qui ont combattu pour notre liberté, dégagé
les champs de mines, dirigé des embarcations, rafistolé
les blessés, nettoyé pompes de cale, signalé
par radio, tiré, et perdu la vie. Vos rôles étaient
tous importants, et c'est pourquoi aujourd'hui nous avons notre
liberté.