Onze
heures du soir, le 4 Juin 1944. Les avions du 50th Troop Carrier Squadron,
314th Troop Carrier Group, 9th U.S. Air Force étaient
alignés sur la ligne de départ du terrain d'aviation de Saltby,
à 50 miles de Londres. Les moteurs en marche, chaque avion remplis d'un
stick de parachutistes composé d'éléments de la compagnie
d'Etat-major du 508th PIR, de la Task Force A, de la 82nd
Airborne Division. Les C-47 étaient partout sur les terrains d'aviation
en Angleterre et de nombreuses troupes sur le pied de guerre attendant, moteurs
en marche, l'ordre de départ. Cet ordre de décollage était
imminent. Vint enfin le moment attendu pour ces troupes qui avaient été
entraînées pour cet instant, pendant des mois: l'invasion en France,
le Jour-J. Plus tôt dans la journée, trois lignes blanches, de
deux pieds de largueur, avaient été peintes sur le dessus et le
dessous des ailes de chaque avion, juste dehors et parallèle à la
cabine de l'appareil. Les mêmes trois lignes étaient également
peintes autour de l'avion, vers la queue. Ces marques d'identification serviraient
à reconnaître les avions amis des ennemis. Le temps passait et
tous les hommes se demandaient ce qu'on attendait pour décoller. Qu'est
ce qui nous retardait? Au quartier Général du SHAEF, une importante
décision allait être prise. Allait-on lancer l'invasion, dont le
nom de code était "Overlord" Ce soir? La météo
n'était pas bonne. Une couverture de nuages épais avait couvert
l'Angleterre toute la journée. Peu avant 23 heures, l'ordre vint enfin
d'annuler le décollage de "Neptune" pour cette nuit. "Neptune"
était la partie aéroportée de "Overlord", le plan
principal de l'invasion. Quand l'ordre d'annulation arriva, tous les parachutistes
débarquèrent des avions. Les appareils furent ramenés à
leur parking respectif et les moteurs se turent. A cause de ce mauvais temps,
même les navires Allemands, stationnés dans la Manche pour alerter
leurs forces d'une possible invasion, se retirèrent dans les ports.
Vingt-quatre heures plus tard, à 23 heures, le 5 Juin 1944, un lundi, les
avions furent une fois de plus alignés sur la piste d'envol. Les troupes
remontèrent à nouveau dans les appareils et les moteurs redémarrèrent
alors que les pilotes attendaient l'ordre de décoller. La météo
n'était pas meilleure à la base de Saltby. Cependant, les météorologistes
avaient informé le Général Eisenhower qu'il y aurait une
période de 36 heures pendant laquelle il y aurait temporairement des éclaircies.
Ce fut suffisant pour que le Général ordonne le lancement de l'invasion.
Quand l'ordre arriva, les avions transporteurs de troupes commencèrent
à décoller et à se placer dans une formation de 850 avions
américains. Les aviateurs portaient leurs combinaisons de vol et quand
c'était possible, des casques en acier. Le décollage du 50th
Troop Carrier Squadron se fit à 23h38. Le ciel commença à
s'éclaircir lorsque nous prîmes la direction du sud. Par un brillant
clair de lune, nous avancions en formation à travers la Manche, une vaste
armada de navires sur la mer en dessous de nous. Ces navires que nous voyions
représentaient seulement une partie des 4.000 batiments en place pour l'invasion.
Cette énorme flotte s'étirait sur des kilomètres. Chaque
type de bateau, petit et grand, était aligné en convoi large de
plusieurs navires les uns à côté des autres. La force navale
était impressionnante sous la lune qui brillait sur la Manche. Dans toute
l'histoire du monde, il n'y a jamais eu autant de navires réunis pour une
bataille. Observer cela de nos avions marqua de manière indélébile
les esprits des hommes. Cela indiqua la détermination et l'engagement des
Alliés à mettre tant d'hommes et de matériels en place pour
obtenir la victoire. Une équipe de "Pathfinders" de la 82nd
Airborne Division devait être larguée près de Ste. Mère
Eglise une heure avant le parachutage des troupes. Leur travail consistait à
marquer la zone d'atterrissage avec des balises radio, radars et de l'éclairage.
Le vol de formation avec les parachutistes à bord consistait en de nombreuses
séries d'avions traversant la péninsule du Cotentin d'Ouest en Est.
Malheureusement, les Pathfinders rencontrèrent une couverture nuageuse
quand ils franchirent la côte, ce qui les empêcha de marquer correctement
toutes les zones de saut. Cette impossibilité pour les Pathfinders de marquer
les zones de saut provoqua le largage de parachutistes loin des objectifs prévus.
La défense Allemande cependant, ne croyait pas au débarquement des
alliés et fut complètement prise par surprise. Même quand
les alliés commencèrent à atterrir, la défense Allemande
ne crut pas que c'était l'invasion qu'ils avaient attendue. Si les erreurs
de parachutage apportèrent la confusion au sein des troupes de parachutistes,
elles rendirent également la défense Allemande tout a fait perplexe.
Ils n'avaient aucune idée de combien de parachutistes avaient atterri dans
leurs lignes, ni où ils étaient. La météo Allemande
avait informé leur commandement qu'un débarquement ne pourrait avoir
lieu avant plusieurs jours, à cause des mauvaises conditions atmosphériques.
Avec cette nouvelle, plusieurs officiers avaient quitté leurs postes pour
quelques jours de repos. Ils avaient quitté leurs postes sans donner d'instruction
au cas où une invasion se produirait. A cause du manque d'information quant
à savoir le nombre d'alliés qui avaient débarqué,
et en l'absence de leurs commandants, la défense Allemande hésita
à agir. Cette hésitation fut leur perte. Les Alliés furent
capables de réaliser une énorme avance sur leurs objectifs dès
le premier jour. A une altitude de 500 à 700 pieds, le 314th
Troop Carrier Group parachuta ses troupes à 02h20 le matin du 6 Juin. Après
le parachutage, une formation aérienne traversa la Péninsule du
Cotentin en direction de la Manche. Sur les 850 avions de transport Américains
impliqués dans cette mission, 21 seulement ne retournèrent pas à
la base. Sur les 400 avions Anglais, seulement 8 ne rentrèrent pas.
Les 18 avions du 50th Troop Carrier Squadron rentrèrent à
la base sans encombre. Cependant, le Lieutenant W. Dunagan qui pilotait un des
avions trouva la mort en faisant un second passage au dessus des lieux de l'invasion.
Deux parachutistes avaient emmêlé leurs sangles au moment où
l'avion passait au dessus de la zone de largage et les autres parachutistes avaient
sauté. Ces deux hommes ne purent sauter de l'avion à ce moment.
Les problèmes rapidement résolus, Dunagan tourna en cercle une seconde
fois pour permettre aux deux soldats de sauter. Au moment où il fit le
second passage au dessus de la zone de largage, il reçu une balle dans
le côté gauche de la poitrine, le tuant instantanément. Le
Lieutenant Walter D. Nims, co-pilote, ramena l'appareil à la base.
Au cours de cette mission, le 50th Troop Carrier Squadron parachuta
319 hommes, 1.868 livres de munitions et 13.935 livres d'équipements de
combat sur le terrain indiqué. Le Chef de l'Air Britannique Leigh-Mallory
s'était violement opposé à l'idée de parachuter des
troupes le Jour-J, croyant que les pertes seraient catastrophiques. Comme cela
n'arriva pas, il envoya une lettre au Général Eisenhower s'excusant
de son approche négative. Dans cette lettre, il mentionna les qualités
de chef du Général Eisenhower.
A
15h30, le 6 Juin, après leur première mission, les équipages
furent réunis à un meeting qui leur appris que le lendemain 7 Juin,
une nouvelle mission serait conduite. Les hommes rentrèrent à leur
baraquement pensant à cette nouvelle mission. On leur avait dit que le
parachutage devait se faire dans une zone contrôlée par les Alliés.
Aucune difficulté n'était attendue. Dans le baraquement, le
soir, après la réunion, le Staff Sergent Mitchell Bacon, un des
opérateurs radio, fouilla dans son sac. Comme il commençait à
vider son sac et à placer les objets sur son lit, ses camarades s'approchèrent
et l'interrogèrent sur ce qu'il faisait. Il était évident
qu'il avait une idée derrière la tête. Bacon répondit
qu'il savait qu'il ne reviendrait pas de la mission du lendemain. Donc, il séparait
ses effets personnels de ceux de l'armée. Cela sera plus facile, dit-il,
pour la personne qui devra renvoyer ses effets personnels chez lui. Ceci n'était
pas le genre de discours que les hommes prêts au combat souhaitaient entendre.
D'autres se joignirent à la conversation. "Tu ne peux pas savoir
cela!" dit l'un deux. "Tu ne devrais même pas penser comme
cela!" dit un autre. "Tu es fou Mitch. Oublie ce truc." lui
dit un autre en blaguant. "Allez mon gars, sors toi ça de la
tête!" lui suggéra un autre. De différents moyens,
ses amis essayèrent de dissuader Bacon de faire ce qu'il faisait, mais
il continuait jusqu'à ce qu'il ait tout placé dans un ordre bien
spécifique. "J'ai cette prémonition," il répétait.
"Je crois que mon avion ne rentrera pas de la mission de demain matin."
Déjeuner le lendemain à 3h00 du matin. Au moment où les hommes
quittaient le mess pour monter dans leurs appareils, Bacon pris son ami Andrew
J. Kyle, chef d'équipage par les épaules et dit: " Je veux
juste te dire au revoir Andy, je suis certain de ne pas revenir de cette mission."
Tôt ce matin du 7 Juin 1944, 18 avions du 50th Troop Carrier
Squadron rejoignirent d'autres avions du 314th Troop Carrier Group
pour une mission de ravitaillement codée "Freeport", une des
deux missions ce jour là. Certains parachutistes n'avaient pu récupérer
leurs munitions et équipements qui avaient été parachutés
dans l'eau le jour du débarquement. Les troupes avaient grand besoin de
ce matériel. Six containers furent fixés sous chaque avion. D'autres
containers furent également chargés à l'intérieur
des avions et parachutés par les portes latérales au dessus des
hommes qui en avaient grand besoin. Le parachutage devait avoir lieu au lever
du jour. Les décollages étaient prévus pour 3h30. Le temps
n'était pas fameux à la base de Saltby. Des nuages à 300
pieds, un ciel couvert jusqu'à 5.000 pieds. La formation d'avions décolla
et vola vers le sud, essayant de rester en dessous de 300 pieds d'altitude, sous
les nuages. Deux des 18 avions du 50th Troop Carrier Squadron
entrèrent par mégarde dans les nuages et perdirent contact avec
la formation. Sans navigateur à bord, ils retournèrent à
la base de Saltby. Un troisième avion rentra également à
cause de problèmes de moteur. Durant le vol, la couverture nuageuse
se dissipa à 2.500 pieds à 30 miles au nord des côtes Sud
de l'Angleterre. Ce fut une grande aide. Comme la formation traversait la Manche,
un des avions reçu un tir de la Marine Alliée. Deux fois il pénétra
dans la ligne de feu tâchant de continuer sa mission. Après la deuxième
fois, le pilote abandonna et retourna à la base. Au lever du jour,
14 des avions du 50th Troop Carrier Squadron restés en formation
traversaient la côte Est de la péninsule de Cherbourg à basse
altitude, volant bas à l'intérieur des terres et frôlant de
temps en temps haies et arbres. Le parachutage devait avoir lieu à
12 miles dans les terres, près de Ste. Mère Eglise. La zone devait
être atteinte en volant tellement bas que ce serait un élément
de surprise au lever du jour, et que la trajectoire si basse empêcherait
les Allemands d'ajuster leur défense anti-aérienne, permettant ainsi
aux avions de passer sans encombre. Si l'ennemi avait tiré sur les avions,
ils auraient tiré sur leurs propres troupes. Cela aussi, on l'espérait,
les ferait hésiter. A une altitude plus élevée, les avions
pourraient être descendus facilement, mais à 25 pieds du sol, ils
avaient une meilleure chance d'atteindre leurs objectifs. Quatorze avions
volèrent en formation dans les terres quand les équipages commencèrent
à entendre des tirs dirigés vers les avions. Des canons, calibre
50 pouvaient être entendus clairement, alors que les avions poursuivaient
leur chemin. L'avion piloté par le Lieutenant Maurice R. Perreault fut
touché deux fois par des armes de faible calibre. En même temps,
son côté gauche et la queue de l'appareil furent endommagés.
Les avions arrivant à la zone de parachutage montèrent à
une altitude de 400 pieds pour parachuter l'équipement. Des interrupteurs
à l'intérieur des avions furent basculés et les containers
sous la cabine furent parachutés. Il était 06h15. En même
temps, Stanley J. Wolowski et Robert E. Callahan dans l'avion de Perreault jetèrent
les containers hors de l'avion par la porte latérale. A l'approche
de la zone de parachutage, l'avion piloté par le Capitaine Howard W. Sass
était en feu, atteint par un tir anti-aérien. Juste avant d'atteindre
la zone de parachutage, l'avion pris feu sous le fuselage. Un radio opérateur
d'un autre avion vit ce qui se passait et le décrit comme une boule de
feu. On vit les containers à l'intérieur de l'avion franchir la
porte. Les pilotes des autres avions, assistant à cet incendie, crièrent
au pilote et à l'équipage, dans leur radio, de sauter, mais aucun
parachute ne sortit de l'avion en feu. Quand les parachutages furent terminés,
les avions effectuèrent un virage à 180 degrés pour retourner
vers la Manche. Immédiatement, ils descendirent presque jusqu'au sol. Ce
faisant, ils furent attaqués par un tir intense et précis jusqu'à
ce qu'ils soient un mile à l'est de Ste. Mère Eglise. Deux avions
du 50th Troop Carrier Squadron furent légèrement endommagés
dans une collision aérienne, au moment où ils effectuaient leur
virage à 180 degrés hors de la zone de parachutage. Bien qu'en mauvais
état, ces avions furent capables de rejoindre la base. En feu et quittant
la formation, l'avion de Saas fut aperçu par des témoins s'écrasant
dans une haie et explosant. Ils pensèrent que les pilotes et l'équipage
devaient avoir péri. Les amis de Mitchell Bacon, radio à bord
de cet avion, se rappelèrent ses prédictions dans le baraquement
la nuit précédente. Ils furent saisis quand Bacon ne rentra pas.
Ils savaient qu'il était dans l'avion en feu mais dans bien des cas, cela
ne voulait pas dire que tout l'équipage ait péri. Il y avait encore
de l'espoir de trouver des survivants. Deux ou trois jours plus tard, on appris
qu'effectivement Bacon était à bord de l'avion et avait péri
dans le crash. Les camarades de Bacon et ses amis ont vécu avec ce souvenir
jusqu'à maintenant. Est-il vrai que certains savent le moment de leur mort?
A l'exception du Lieutenant Howard W. Sass qui fut blessé, tout l'équipage
péri dans le crash et le feu qui suivit. Deux semaines plus tard, le
21 Juin, le Major Joseph McClure, commandant d'escadrille, reçut une lettre
du Capitaine Sass. Il était dans le 74ème Hôpital Général
à Bristol, Angleterre. Blessé en convalescence, on le renvoya à
la base de Saltby le lendemain. Il ne se rappela rien de son miraculeux sauvetage
et très peu au sujet de ce qui provoqua le crash. Il fut demis de son service
en Europe et renvoyé aux Etats-Unis quelques jours plus tard.
Trois
avions du 32nd Troop Carrier Squadron étaient en tête
du 50th Troop Carrier Squadron dans une grande formation de la mission.
Un de ces avions avait des problèmes et du mal à rentrer à
la base. L'avion du Lieutenant Maurice R. Perreault du 50th Squadron
se trouvait à quelques 75 yards de l'aile droite de l'avion en détresse.
Le capitaine Vincent R. " Jack " Chiodo, co-pilote à bord de
cet avion du 32nd Troop Carrier Squadron, avec un pilote très
sérieusement blessé, fit des merveilles en vol rarement vues jusqu'à
maintenant. Il décrivit son expérience comme ceci:
"En tant que membres du 32nd Troop Carrier Squadron du 314th
Troop Carrier Group, nous fûmes envoyés, le 7 Juin, pour réapprovisionner
les troupes que nous avions parachutées la vieille au soir dans la
Péninsule de Cherbourg. Ce devait être une mission de routine
dans un territoire contrôlé par les Alliés. Nous étions
chargés de plusieurs containers à l'intérieur de l'avion
et de six grands containers à l'extérieur sous la cabine. Pour
cette mission, j'avais le Capitaine Windford D. Taylor, un officier du quartier
général du 314th Troop Carrier Group, comme pilote.
C'était un pilote expérimenté et par politesse de ma
part, il s'assit dans le siège de gauche dans le cockpit. J'étais
dans le siège de droite, comme co-pilote. Comme ce vol était
considéré comme un vol de routine, l'équipage était
composé de différents membres de l'escadrille. Ce n'était
pas l'équipage habituel. Le Lieutenant Isadore Caplan était
navigateur, et le Sergent Harry D. Ray, chef d'équipage.
Nous partîmes de Saltby très tôt
le matin, dans l'obscurité. Avant de pouvoir nous mettre en formation,
nous rencontrâmes des problèmes de météo. Certains
avions retournèrent à la base, mes deux "wingmen" compris.
J'étais en communication par radio avec le Lieutenant Colonel Georges E.
Faulkner qui dirigeait le 32nd Troop Carrier Squadron, et le Capitaine
Robert Benett, un autre commandant de vol. Nous décidâmes de continuer
en IFR (vol aux instruments) et attendre d'éventuellement de sortir du
mauvais temps. Nous étions trois avions, le Capitaine Taylor et moi en
tête, le Colonel Faulkner sur notre gauche et le Capitaine Bennett et le
Lieutenant King sur notre droite. Au-dessus de la zone de parachutage, le
Capitaine Bennett qui était sur ma droite, reçut des tirs très
intenses du sol. Ce fut tellement violent, qu'il perdit le contrôle de l'appareil
et partit en rotation à gauche alors que nous étions à peine
à 300 pieds du sol. Ce faisant, il continua à tourner et heurta
d'aile droite de notre avion. L'avion du Capitaine Bennett s'était renversé
sur le dos. Le feu au sol était tellement intense que nous ne pouvions
voir ce qui ce passait. Nous ne savions pas que le Capitaine Bennett était
parti en rotation, ni pourquoi notre avion entamait soudain une rotation vers
la droite. Miraculeusement, les deux avions évitèrent la collision
et les deux pilotes firent de leur mieux pour prendre les mesures qui semblaient
le plus appropriées à cet instant. L'avion du Capitaine Bennett
se retourna après le choc et se posa sur le ventre en territoire Allemand.
L'équipage et le Capitaine furent faits prisonniers de guerre. On nous
avait donné l'ordre, après le parachutage, de faire un demi tour
pour rentrer à la base en traversant la Manche. A ce moment, j'étais
dans un virage à droite serré, presque sans contrôle et je
vis un de nos appareils s'écraser au sol. Le tir d'armes légères
au sol était toujours intense. Mon premier instinct fut de reprendre le
contrôle de mon appareil. Je le fis en utilisant la procédure d'urgence,
50 % sur le moteur droit, plein gaz sur le moteur gauche, tout en poussant la
gouverne à gauche ainsi que l'aileron. L'avion commença lentement
à se stabiliser et j'entrepris un virage lent vers la gauche en utilisant
mon moteur gauche pour manoeuvrer. Ce virage nous amena dans une zone avec plus
de tirs venant du sol. A ce moment, nous étions à 50 pieds du sol
en direction de la Manche. Pour garder le contrôle, j'utilisais mes
deux pieds sur le palonnier gauche et j'avais bloqué le contrôle
d'aileron à gauche avec mon bras. Je savais que j'avais besoin d'aide pour
m'en sortir. Je diminuai les gaz du moteur gauche et avec l'aide de Caplan et
Ray, je changeai rapidement de siège sur la gauche et ordonnai au Sergent
Ray de s'installer sur le siège de droite. Ray et moi avions tous les deux
nos pieds sur le palonnier gauche alors que nous tenions le contrôle d'aileron
gauche avec nos mains et nos bras. A ce moment, je ne savais pas combien l'appareil
était endommagé. Caplan fut renvoyé dans la cabine afin
d'examiner les problèmes de l'appareil. Quand il revint, il me dit que
6 pieds de l'aile droite étaient cassés et que l'aileron était
sérieusement endommagé. Regardant à l'avant, je vis d'autres
avions posés sur l'eau, près de la flotte navale. Ma première
idée fut d'abandonner l'avion. Cependant, avec Taylor sérieusement
blessé, et le manque de contrôle que j'avais, je décidai de
ne pas le faire. A ce moment, un P-47 commença à nous escorter.
A ce moment, je constatais également que les instruments de navigation
ne fonctionnaient pas bien et à cause de l'avion qui penchait sur la droite,
le compas magnétique était éronné. J'appelai notre
base de secours et le message fut renvoyé aux avions près de moi
qui eurent pour mission de me ramener en Angleterre. Ils le firent en volant au-dessus
et en dessous de nous et nous ramenèrent à une base de secours.
Mon problème maintenant était d'atteindre assez d'altitude pour
éviter les sommets des côtes sud de l'Angleterre. Prudemment, nous
gagnâmes suffisamment d'altitude pour passer au-dessus des sommets. Notre
base d'urgence était Warmwell, une base aérienne de RAF située
à 3 miles Est de Dorchester. La piste d'atterrissage était juste
sous les rochers. J'appelai la base pour les informer que j'avais besoin d'une
approche directe pour atterrir. Je leur expliquai que je ne pouvais pas tourner
à cause du moteur droit qui surchauffait et que je n'avais pas de contrôle.
Ray et moi étions totalement occupés à contrôler l'appareil.
Je dis à Caplan d'abaisser le train d'atterrissage à mon signal,
qui serait au moment où nous arriverions à la fin de la piste. J'avais
l'intention d'atterrir avec ou sans le train d'atterrissage. A cause des dommages
de l'avion, je n'avais aucune idée si le train d'atterrissage fonctionnerait.
Le Capitaine Taylor fut emmené à l'hôpital et survécut.
A l'inspection qui eu lieu après l'atterrissage, on compta 46 trous dans
l'appareil. L'aide droite était cassée; l'aileron droit cassé
et partiellement arraché. Le moteur droit était totalement inopérant,
manquant d'huile. Egalement, nous découvrîmes que les tirs anti-aériens
avaient endommagé le système automatique de largage des containers.
Ceux-ci ne s'étaient pas ouverts. L'équipement était donc
toujours dans les racks sous l'avion. Plus tard, j'appris que ces containers étaient
bourrés de mines. A une de nos réunions d'escadron, 30 ans plus
tard, je rencontrai le Capitaine Bennett et le Lieutenant King. Ils me dirent
qu'ils furent eux aussi touchés en même temps que nous. Quand leur
avion bascula, leur aile droite toucha notre avion, endommageant notre aile droite.
Ils me racontèrent leur accident, d'où ils survécurent et
furent fait prisonniers de guerre."
---Vincent
R. Chiodo, Dilly, Texas.
(Note
de l'auteur : Apprenant la sortie de mon livre, ON WINGS OF TROOP CARRIERS, duquel
ceci à été tiré et révisé pour en faire
une histoire seule, le Lieutenant Isadore Caplan, navigateur sur l'avion du Capitaine
Chiodo ce jour là, demanda d'avoir la permission d'ajouter sa version des
faits du 7 Juin 1944.)
"Le Capitaine
Taylor avait été touché au moment où nous poussions
le dernier chargement par la porte de la cabine et après la collision avec
l'avion du Capitaine Bennett. Je fus la personne qui prit soin des blessures de
Taylor. Une balle était entrée au dessus de l'os de sa hanche gauche.
J'utilisai la trousse de secours de la cabine de l'avion et lui fis une piqûre
de morphine. Ce qui est étonnant, c'est la manière dont le Capitaine
Chiodo pris le contrôle du C-47 alors qu'il était assis dans le siège
de droite. Il m'appela à l'aide alors que je terminais de soigner Taylor.
J'aidai Chiodo à changer de siège en me couchant entre les sièges
des deux pilotes, me soutenant fermement et plaçant mes pieds solidement
sur le palonnier gauche du côté co-pilote pour le maintenir pendant
que Chiodo changeait de place sur le siège gauche. Chiodo me marcha sur
l'estomac en changeant de siège. Pour un court moment, je pris place
dans le siège de droite pour aider Chiodo à tenir le gouvernail
gauche et l'aileron. Par la fenêtre droite du cockpit, il apparut que l'aile
droite avait perdu un morceau d'environ 10 pieds. Nous arrivâmes au-dessus
de la rivière Vire, entre les plages d' Omaha et de Utah, volant au-dessus
du navire de guerre Nevada, qui à ce moment bombardait la plage d'Omaha.
Je n'avais jamais vu autant de débris de ma vie. Je donnai à Chiodo
le cap de 330 degrés en direction de Warmwell, la base d'urgence. Chiodo
réalisa que le compas était erroné et appela la base à
l'aide. Le compas ne fonctionnait pas à cause de l'aile droite, et devant
maintenir l'équilibre du gouvernail et de l'aileron gauche. De ce fait,
l'avion était complètement déséquilibré.
Le pilote d'un P-47 nous guida vers Warmwell alors que nous ne pouvions presque
pas communiquer avec lui. Nous appelâmes la base de secours qui elle contacta
le P-47 par radio. Nous avions à nous occuper de suivre le P-47 et en même
temps gagner suffisamment d'altitude pour éviter les sommets des côtes
sud de l'Angleterre. Quand nous aperçûmes l'Ile de Wight, Chiodo
voulut avoir le Sergent Ray sur le siège de droite, pour la bonne raison
que le chef d'équipage connaissait les systèmes hydrauliques et
électriques mieux que moi. Chiodo fit un travail remarquable en nous ramenant
au sol, avec une aile droite dans de telles conditions. Après, j'appris
par le Capitaine Robert L. Flory, notre officier ingénieur du 32nd
Troop Carrier Squadron (à présent décédé) qu'une
balle avait atteint un des 14 cylindres du moteur droit, perçant ainsi
un piston mais sans dommage pour les autres pistons ou l'axe. Mais avec chaque
mouvement de l'axe, le cylindre perdait un peu d'huile. Dans ces conditions, ce
fut étonnant que le moteur droit marche si bien jusqu'à Warmwell,
même s'il perdait de l'huile. Le Capitaine Chiodo reçut la médaille
de la Distinguished Flying Cross pour son exploit héroïque."
---Isadore
Caplan. Mesa, Arizona.
Pour
paraphraser une chanson connue, l'avion de Chiodo revint littéralement
"sur une aile et une prière"! L'appareil perdit presque 10 pieds
de son aile droite. L'avion fut tellement endommagé qu'il ne vola plus
jamais. Comme l'avion du 50th Troop Carrier Squadron piloté
par le Lieutenant Maurice R. Perreault, avec le Lieutenant Norman R. Smith comme
co-pilote et pour lequel j'étais l'opérateur radio, quittait la
zone de parachutage, Perreault se trouva à 75 yards environ à droite
et derrière l'avion de Chiodo. Perreault appela son équipage dans
le cockpit pour observer l'avion du 32nd Squadron qui semblait en difficulté
pour arriver à la côte. Perreault suivit Chiodo jusqu'à ce
qu'il arrive à la côte. A ce moment, Perreault rejoignit le 50th
Squadron pour rentrer à Saltby comme le prescrivait son vol. Une foule
d'hommes du 314th Group était là pour nous voir atterrir.
L'habitude était qu'une équipe soit sur place pour accueillir les
retours de mission. Des voitures de pompiers, ambulances et personnel médical
était toujours prêts à aider ceux qui en avait besoin.
Avions
endommagés du 50th Troop Carrier Squadron :
42-93065: avion perdu. Tout l'équipage tué à l'exception
du pilote.
42-23331:
pointe de l'aile droite, aile gauche et pneu gauche. 42-23344: roue gauche,
trou dans l'aile gauche et stabilisateur. 42-23356: élévateur
gauche, trous de balles dans la cabine. 42-23402: circuit d'huile, moteur
droit endommagé. 43-15150: système hydraulique défectueux.
43-15505: générateur, fuselage et extincteur défectueux.
43-15645: batterie, stabilisateur et roue droite. 42-23363: réservoir
à essence.
Au total, 208 avions furent
envoyés pour la mission " Freeport " de réapprovisionnement,
une des deux missions semblables ce jour là. A cause du mauvais temps,
51 avions retournèrent à la base et ne quittèrent jamais
l'Angleterre. Neuf avions eurent des problèmes qui firent que les pilotes
rentrèrent à la base. Un total de 148 avions délivra 156
tonnes de munitions, rations et autres approvisionements dans la zone de parachutage.
Quatre vingt douze avions furent endommagés par le feu ennemi.
Quelques
jours après l'invasion de la Normandie, sur des ordres datés du
21 et 30 Juin, quelques uns du 50th Troop Carrier Squadron furent envoyés
en permission. Ayant effectué 750 heures ou plus de temps de vol, ils étaient
éligibles à 30 jours de permission aux USA, sans compter le temps
de voyage. Ces hommes étaient les suivants: Merrill E. Smith, Robert
L. Hammersla, Wilbur H. Buchana, Loy C. Grimes, Lawrence J. Haas, James G. Kicks,
Jr., Andrew J. Kyle, Robert E. Callahan, Gerald D. Kindy, Edward K. Ott, Casimir
A. Stawinoga and Ray B. Scnittke. Cela leur prit un mois pour rentrer chez
eux. Après 30 jours de permission, cela leur prit un autre mois pour rejoindre
leur escadrille en Angleterre. Le voyage était possible seulement s'il
y avait de la place. Les hommes voyagèrent en groupe sur le USS Georges
Washington pour rentrer chez eux. Pour revenir au front, ils se réunirent
à New York et prirent le USS West Point pour l'Angleterre. Le USS West
Point était le même navire qui avait transporté le personnel
au sol de l'escadrille en Afrique en Mai 1943. Quelque soit la raison, quelques
hommes ne revinrent pas rejoindre leur escadrille en Angleterre. Arrivés
en Angleterre le 18 Septembre les hommes attendirent deux jours avant de prendre
un train pour Grantham et leur base de Saltby. Le groupe retourna à l'escadrille
au moment où l'opération "Market-Garden" était
en place. Ils rentrèrent juste à temps pour participer à
la mission numéro 4, le 26 Septembre, une mission de réapprovisionnement
à Keene près de Grave en Hollande. Au retour du personnel qui
avait été en permission aux USA, le remplacement de pilotes et équipage
commença sérieusement. A cause du nombre de nouveau personnel venant
des USA, plusieurs des équipages originaux se dissolvèrent pour
ne jamais plus travailler ensemble. Des équipages rentrés de permission
et de nouveaux venus firent équipe pour le bien du service. Ils volèrent
souvent avec un équipage un jour, et un autre le lendemain. En Juillet
1944, plus de 400 avions du Troop Carrier furent transférés d'Angleterre
vers la Méditerranée comme support à une possible invasion
du sud de la France. Ce transfert laissa 870 avions dans le IX Troop Carrier Command
en Angleterre comme support des forces alliées sur le continent. Bien que
les deux théâtres d'opération avaient besoin de plus d'avions,
il était impératif à l'effort de guerre de partager le nombre
d'avions entre les deux fronts. Les officiers souvent se disputaient quant à
savoir qui recevrait le plus de troupes.
Robert
E. Callahan. (02 Avril 2002)
Equipages du 50th
Squadron pour le largage parachutiste du Jour-J 6 Juin 1944
A/C No. 43-30651 Pilot
- Myer, G. A. - Lt Col Co-pilot - Hill, G. E. - 1st Lt Navigator - Pluemer,
H. - 1st Lt Navigator - Heffington, G. E. - 1st Lt Crew Chief - Goodwin,
C. - S/Sgt Radio Operator - Hastings, A. W. - Sgt
A/C
No. 43-15150 Pilot - Daubenberger, C. D. - Capt Co-pilot - Rosholm,
R. - 2nd Lt Navigator - Merryman, W. R. - 1st Lt Crew Chief - Stevenson,
E. T. - S/Sgt Radio Operator - Wigh, S. S. - S/Sgt
A/C No. 42-23395 Pilot - Price, E. L.,
Jr. - 2nd Lt Co-pilot - Hagen, C. W. - 2nd Lt Crew Chief - Bishop, G.
A. - T/Sgt Radio Operator - Sullivan, J. J. - Sgt
A/C
No. 43-15214 Pilot - Haas, L. J. - 2nd Lt Co-pilot - Crespo, O. E.
- 1st Lt Navigator - Sargeant, A. C. - 2nd Lt Crew Chief - Bramble, R.
G. - T/Sgt Radio Operator - Kindy, G. D. - S/Sgt
A/C No. 42-24384 Pilot - Ellison, T. H.
- 1st Lt Co-pilot - Rejba, E. J. - 2nd Lt Crew Chief - Herzog, E. H.,
Sr. - T/Sgt Radio Operator - Hauke, F. J. - Sgt
A/C No. 42-23363 Pilot - Grimes, L. C. - 2nd Lt Co-pilot - Burleson,
H. S. - 2nd Lt Crew Chief - Greer, J. P. - T/Sgt Radio Operator - Snodgrass,
W. L. - Sgt
A/C No.
42-93088 Pilot - Dunagan, S. W.*** - 1st
Lt Co-pilot - Nims, W. D. - 1st Lt Navigator - Thorn, J. M. - 2nd Lt
Crew Chief - Miller, J. S. - Sgt Radio Operator - Loughrey, W. J. - Sgt
A/C
No. 42-23399 Pilot - Tarr, G. P., Jr. - 1st Lt Co-pilot - Blain, J.
J. - 2nd Lt Crew Chief - Robinson, H. B. - S/Sgt Radio Operator - Borgo,
R. D. - S/Sgt
***
Lieutenant Sidney W. Dunagan fut tué lors de cette mission.
A/C No. 42-23356 Pilot - Perreault, M.
R. - 1st Lt Co-pilot - Smith, N. R. - 1st Lt Crew Chief - Wolowski, S.
J. - T/Sgt Radio Operator - Callahan, R. E. - S/Sgt
A/C
No. 43-15180 Pilot - McClure, J. H. - Major Co-pilot - Kraeft, N.
C. - 2nd Lt Navigator - Keel, H. S. - 1st Lt Crew Chief - Collier, G.
A. - S/Sgt Radio Operator - Schnittke, R. B. - S/Sgt Radar Operator -
Bobo, J. W. - S/Sgt
A/C
No. 42-93065 Pilot - Sass, H. W. - Capt Co-pilot - Renwick, F. R.
- 1st Lt Navigator - Lyons, W. G. - 2nd Lt Crew Chief - Daley, E. - Sgt
Radio Operator - Bacon, M. W. - S/Sgt
A/C
No. 42-23393 Pilot - Smith, J. H. - 1st Lt Co-pilot - Welles, R. D.
W. - 2nd Lt Crew Chief - Stephens, J. S., Jr. - T/Sgt Radio Operator -
Shipper, M. - S/Sgt
A/C
No. 43-15347 Pilot - Anderson, C. B., Jr. - Capt Co-pilot - Honeysett,
H. G. - 2nd Lt Navigator - Spudich, E. N. - 2nd Lt Crew Chief - Renehan,
J. A. - Sgt Radio Operator - Ott, E. K. - Sgt
A/C
No. 42-23402 Pilot - Hicks, J. G., Jr. - 2nd Lt Co-pilot - Rickman,
A. P. - 1st Lt Crew Chief - Kyle, A. J. - T/Sgt Radio Operator - Stawinoga,
C. A. - S/Sgt
A/C
No. 42-23394 Pilot - Womack, N. J. - 1st Lt Co-pilot - Bethune, L.
T. - 1st Lt Crew Chief - Wyatt, F. - T/Sgt Radio Operator - Murdock, D.
M. - Sgt
A/C No. 42-92876 Pilot -
Bingham, G. D. - Capt Co-pilot - Hutson, A. S. - 2nd Lt Navigator - Kelly,
R. J. - 1st Lt Crew Chief - Hall, H. J. - Sgt Radio Operator - Irons,
W. C. - S/Sgt
A/C
No. 42-23344 Pilot - Hammersla, R. L. - 1st Lt Co-pilot - Jordan,
R. U. - 2nd Lt Crew Chief - Leapley, B. G. - T/Sgt Radio Operator - Larner,
J. T., Jr. - Sgt
A/C No. 42-24335
Pilot - Buchanan, W. H. - 2nd Lt Co-pilot - Schulze, J. A. - 2nd Lt Crew
Chief - Voigt, G. F. - T/Sgt Radio Operator - Authier, F. A. - S/Sgt
Equipages du 50th Squadron pour la mission de réapprovisionnement
7 Juin 1944
A/C
No. 43-15180 Pilot - Lee, O. W. - Capt Co-pilot - Price, E. L., Jr.
- 2nd Lt Navigator - Pluemer, H. - 1st Lt Crew Chief - Collier, G. A.
- S/Sgt Radio Operator - Schnitte, R. B. - S/Sgt Radar Operator - Bobo,
J. W. - S/Sgt
A/C No. 42-93065 Pilot
- Sass, H. W. - Capt Co-pilot - Menees, L. P.***
- 2nd Lt Navigator - Lyons, W. G.*** - 2nd Lt
Crew Chief - Daley, E., Jr.*** - S/Sgt Radio
Operator - Bacon, M. W.*** - S/Sgt
*** Ces hommes furent
tués lors de l'écrasement et l'explosion de leur avion au cours
de cette mission.
A/C
No. 42-23393 Pilot - Smith, J. H. - 1st Lt Co-pilot - Welles, R. D.
W. - 2nd Lt Crew Chief - Stephens, J. S., Jr. - T/Sgt Radio Operator -
Shipper, M. - S/Sgt
A/C No. 43-15214
Pilot - Smith, M. E. - Capt Co-pilot - Renwick, F. R. - 1st Lt Navigator
- Sargent, A. C. - 2nd Lt Crew Chief - Bramble, R. G. - T/Sgt Radio Operator
- Kindy, G. D. - S/Sgt
A/C
No. 42-23363 Pilot - Grimes, L. C. - 2nd Lt Co-pilot - Burleson, H.
S. - 2nd Lt Crew Chief - Greer, J. P. - T/Sgt Radio Operator - Snodgrass,
W. L. - Sgt
A/C No. 43-15645 Pilot
- Crespo, O. E. - 1st Lt Co-pilot - King, A. R. - 2nd Lt Crew Chief -
Schrieber, J. P., Jr. - Cpl Radio Operator - Rushton, N. R - S/Sgt
A/C No. 43-15631 Pilot
- Haas, L. J. - 2nd Lt Co-pilot - Jarratt, R. E. - 2nd Lt Navigator -
Thorn, J. M. - 2nd Lt Crew Chief - Robinson, H. B. - S/Sgt Radio Operator
- Slager, A., Jr. - Sgt
A/C No. 42-23356
Pilot - Perreault, M. R. - 1st Lt Co-pilot - Smith, N. R. - 1st Lt Crew
Chief - Wolowski, S. J. - T/Sgt Radio Operator - Callahan, R. E. - S/Sgt
A/C No. 42-23331 Pilot
- Bethune, L. T. - 1st Lt Co-pilot - Johnson, M. P. - 2nd Lt Crew Chief
- Baker, P. L. - T/Sgt Radio Operator - Sullivan, J. J. - Sgt
A/C
No. 43-15150 Pilot - Daubenberger, C. D. - Capt Co-pilot - Rosholm,
R. - 2nd Lt Navigator - Merryman, W. R. - 1st Lt Crew Chief - Stevenson,
E. T. - T/Sgt Radio Operator - Wigh, S. S. - S/Sgt
A/C No. 42-92862 Pilot - Buchanan, W.
H. - 2nd Lt Co-pilot - Schulze, J. A. - 2nd Lt Crew Chief - Sadkowski,
L. F. - S/Sgt Radio Operator - Authier, F. A. - S/Sgt
A/C
No. 42-23402 Pilot - Hicks, J. G., Jr. - 2nd Lt Co-pilot - Rickman,
A. P. - 1st Lt Crew Chief - Kyle, A. J. - T/Sgt Radio Operator - Stawinoga,
C. A. - S/Sgt
A/C
No. 43-15347 Pilot - Anderson, C. B., Jr. - Capt Co-pilot - Honeysett,
G. H. - 2nd Lt Navigator - Spudich, E. N. - 2nd Lt Crew Chief - Renehan,
J. A. - S/Sgt Radio Operator - Ott, E. K. - S/Sgt
A/C
No. 42-23394 Pilot - Womack, N. J. - 1st Lt Co-pilot - Morris, R.
A. - 2nd Lt Navigator - Heffington, G. E. - 1st Lt Crew Chief - Wyatt,
F. M. - T/Sgt Radio Operator - Murdock, D. M. - S/Sgt
A/C No. 42-24384 Pilot - Ellison, T. H.
- 1st Lt Co-pilot - Shanks, C. W. - F/O Crew Chief - Herzog, E. H., Sr.
- T/Sgt Radio Operator - Hauke, F. J. - Sgt
A/C No 43-15505 Pilot - Bingham, G. D. - Capt Co-pilot - Hutson,
A. S. - 2nd Lt Navigator - Kelly, R. J. - 1st Lt Crew Chief - Morris,
R. D. - Sgt Radio Operator - Irons, W. C. - S/Sgt
A/C No 42-23344 Pilot - Hammersla, R.
L. - 1st Lt Co-pilot - Rutledge, L. W. - 2nd Lt Crew Chief - Leapley,
B. G. - T/Sgt Radio Operator - Larner, J. T., Jr. - S/Sgt
A/C
No. 42-24329 Pilot - Rejba, E. J. - 2nd Lt Co-pilot - Kucera, R. A.
- F/O Crew Chief - Rodgers, C. L. - T/Sgt Radio Operator - Keough, D.
E. - S/Sgt