 |
Milton L. Staley.
L Co. - 359th Infantry Regiment - 90th Infantry
Division
|
Début mai 1944, j'arrivais
dans le Nord de l'Angleterre puis rejoignais Plymouth dans le sud
par le train. Ce sera la première ville détruite par
les bombardements que je verrai. Peu de temps après mon arrivée
à Plymouth, je fût transféré à
bord de camions dans un camp qui ressemblait à une "ville
de tentes". C'était notre zone de rassemblement. Les
laissez-passer étaient rares mais je réussis à
en obtenir un pour Plymouth et avec des camarades nous y ferons
un tour à bord d'un bus à deux étages. Peu
de temps après, nous quitterons pour la dernière fois
la bonne cuisine du camp pour un autre camp d'une unité blindée
américaine. Dans ce nouveau camp, nous ne travaillions pas
beaucoup, mais nous faisions de courtes marches, quelques exercices
et passions notre temps à manger, dormir et à attendre.
Les repas étaient pris dans une grande tente mais un jour,
on nous a dit que nous ne pouvions plus quitter le camp et, dans
la salle du Mess, des gardes étaient stationnés. Je
commençais à me demander ce qu'il se passait.
Dans la matinée du 2 juin,
(je ne suis pas affirmatif sur le jour) nous fûmes rassemblés
près de la grande tente. Le Général Omar Bradley
est venu nous parler pour nous annoncer que nous allions être
de l'invasion en Normandie et de la fierté que nous devions
avoir d'être impliqués dans une des plus grandes pages
de l'Histoire. Beaucoup d'entre nous étaient étonnés
et n'auraient jamais pensé que nous serions dans les premiers
à débarquer lors de l'invasion en Normandie le jour-J.
Dès ce jour, la sécurité du camp commença
à s'alourdir. Les gardes étaient partout.
Les 1er et 3ème Bataillons
du 359th Infantry Regiment, 90th Infantry Division, sont assignés
en support de la 4ème Infantry Division pour le Jour-J de
l'invasion. J'étais dans le 3ème Bn. Company L. Nous
étions prévus de débarquer à H+360,
soit 6 heures après le début du débarquement.
Quand nous avons appris cette nouvelle, beaucoup d'entre nous rièrent
en pensant que des petits gars comme nous allaient prendre part
à une si importante opération. J'ai appris quelques
semaines plus tard que jamais personne n'avait parlé de cette
opération autour de lui.
Nous nous sommes dirigés à
bord de camions vers le port de Torquay le 2 juin 1944, un vendredi
si je me souviens bien, et nous avons embarqué dans un LCI
(Landing Craft Infantry). Chaque compagnie était embarquée
dans ses propres navires, et les seules autres personnes à
bord étaient les membres d'équipage. Chaque navire,
comme j'en ai le souvenir, avait un grand ballon de barrage, probablement
pour se protéger de l'aviation ennemie et aussi pour se repérer
les uns des autres la nuit. Nous avons quitté le port de
Torquay à bord de notre LCI le lendemain pour trouver notre
place dans le convoi puis nous nous sommes ancrés avec des
centaines ou des milliers d'autres navires de tout genre. A bord
nous lisions, mangions devant cette étendue d'eau couverte
de navires de toutes tailles. Le dimanche, un Chapelain est venu
à bord pour tenir son office, moment de tranquillité
pour nous, mais aussi moment de réflexion. Le lendemain nous
apprenions que le D-day est reporté d'une journée.
Autant que je me souvienne, les parties de cartes et les discussions
entre nous nous permettaient de passer le temps, et nous changeaient
les esprits devant l'ampleur de la mission qui nous attendait.
Plus tard dans la soirée nous avons
mis le cap à travers la Manche, et lorsque nous nous sommes réveillés
le matin, pour ceux qui ont pu dormir, nous étions ancrés en
pleine mer, et nous avons entendu les bombardements et vu les obus tirer tout
autour de nous, et avec la lumière du jour qui se levait, j'ai pu voir
tous les navires partout autour de moi, c'est la vision la plus impressionnante
que je n'ai jamais eue, je m'en souviendrais toute ma vie. Autre chose que
je n'oublierai jamais, ce sont les avions tractant les planeurs et ceux qui
mitraillaient la zone de débarquement, la fumée qui recouvrait
la plage, et la pensée qui traversa mon esprit que nous allons devoir
aller sur cette plage.
Je ne me souviens pas avoir eu très peur, bien que nous voulions tous
" foutre le camp " de ce LCI avant qu'il ne soit détruit.
Plus tard, le LCI se déplaça
vers une zone plus proche de la rive pour débarquer nos hommes, mais
nous n'étions pas assez près de la plage car la mer montait
et la plupart de nos gars étaient dans l'eau jusqu'au cou, ce qui rendait
la progression difficile et nous étions cloués au fond de l'eau
avec tout notre équipement lourd, les mitrailleuses, les mortiers,
les munitions, les field packs, etc
La plage avait été sécurisée
par des troupes avant nous, nous nous sommes donc allongés sur le sable
fin, ce qui ne dura pas longtemps car des snipers nous tiraient dessus et
des tirs d'artillerie se rapprochaient de nous.
Nous avons quitté la plage
et nous nous sommes regroupés vers la sortie, quand deux
chars américains se montrèrent et nous dirent qu'environ
trois cent soldats allemands étaient dans un bosquet d'arbres,
et qu'il fallait aller les chercher (je ne sais pas comment ils
savaient combien d'allemands étaient là?). Comme beaucoup
d'entre nous l'aurions fait pour moins que ça, des hommes
sont montés sur les tanks et à peine quelques mètres
après un des tanks toucha une mine et les hommes s'envolèrent
avec le tank qui finit sur le coté dans un fossé.
L'autre tank fît demi-tour et la décision fût
prise d'abandonner la mission. Le début d'une des nombreuses
frayeurs pour nous. Nous avons fini dans un bosquet, et avons passé
la nuit ici. Nous étions trempés, il faisait humide,
et après avoir creusé nos trous de renard, nous avons
passé une nuit assez calme bien qu'il y ait beaucoup d'activité
encore autour de nous (tirs, bombardements, etc
.).
Ainsi commença notre traversée de l'Europe, à travers
les haies de Normandie, la région de la Sèves (Périers)
ou beaucoup de nos hommes furent tués, et tous les autres endroits
où nous sommes allés.
Ainsi est mon histoire dans la
90th Infantry Division lors du D-day à Utah Beach.
Voici les morning-report de ma
compagnie après notre débarquement dans la zone de
La Dune, à Varreville :
Landed on Utah Beach June the 6th under
enemy artillery fire.
no casualties
Moral good
Weather clear
June 7th
Vicinity of Reurville,france
moved from vicinity of La Dunnes,Varrville
under enemy mortor and artillery fire
FOUR KIAS
Morale Good
Weather clear
June 8th
vicinity of Bandienville,France
moved from Ruerville
no contact with the enemy
Morale Good
Weather ,Clear
Milton "Milt" Staley (04
Mars 2012)
Traduction réalisée par Vincent Orrière.
|